Le déficit public du Portugal pourra dépasser les 10% du PIB au premier trimestre si les autorités statistiques tiennent compte de l'injection de fonds publics dans la banque Banif, a indiqué mardi le ministre des Finances, Vitor Gaspar.
"Si ce reclassement comptable a lieu, le déficit pourrait dépasser les 10%", a déclaré M. Gaspar devant une commission parlementaire, précisant toutefois que le déficit s'établirait "autour de 8,7%" du PIB si 700 millions d'euros prêtés à la Banif n'étaient pas pris en compte.
Dans le cadre du plan de recapitalisation de cette institution financière, qui occupe le huitième rang parmi les banques opérant au Portugal, l'Etat a injecté dans la Banif 1,1 milliard d'euros de fonds publics, dont 700 millions par la souscription d'actions et 400 millions en obligations convertibles.
L'Institut national des statistiques (Ine) doit dévoiler vendredi les chiffres du déficit public pour le premier trimestre 2013.
La Direction générale du budget a par ailleurs publié mardi les données de l'exécution budgétaire jusqu'à la fin du mois de mai, selon lesquelles le déficit des administrations publiques s'élevait à 1,53 milliard d'euros, contre 2,4 milliards fin avril grâce à une hausse de 21,8% des recettes des impôts sur le revenu et les sociétés.
Ces chiffres sont "encourageants" et "permettent d'envisager le respect de l'objectif" d'un déficit de 5,5% du PIB à la fin de l'année, comme s'y est engagé le Portugal dans le cadre du plan d'aide internationale accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Lundi, le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, avait toutefois évoqué lundi la possibilité de demander à ses créanciers de revoir son objectif budgétaire pour l'année prochaine, qui est de ramener le déficit à 4% du PIB.
Soumis à une sévère cure de rigueur qui a plongé son économie dans la récession pour la troisième année consécutive, le Portugal peine à assainir ses finances publiques et a déjà bénéficié à deux reprises d'un assouplissement de ses objectifs budgétaires.