Les principales confédérations patronales portugaises ont affirmé lundi que le programme de rigueur budgétaire négocié en échange d'une aide financière internationale avait échoué, et appelé le gouvernement à changer de cap afin de "sauver le pays de la récession".
"Le plan d'austérité pour le Portugal a été une réponse de court terme, appliquée comme si c'était la seule possible, mais aujourd'hui, face à ses résultats, personne ne peut commettre l'irresponsabilité de la défendre ou, pire encore, de la poursuivre", ont-elles déclaré dans un communiqué conjoint.
"Il est urgent de changer de cap" et "il faut de toute urgence prendre des mesures pour sauver le pays de la récession", ont souligné les quatre confédérations représentatives des secteurs de l'industrie (CIP), du commerce et des services (CCP), du tourisme (CTP) et de l'agriculture (CAP).
Le Portugal s'est engagé à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Mais la recette prescrite par ses bailleurs de fonds a provoqué une récession économique et un taux de chômage plus importants que n'avaient prévu le gouvernement et la "troïka" (UE-FMI-BCE).
"La politique de redressement budgétaire reste centrée sur la réduction de la demande intérieure, une hausse de la fiscalité insensée et l'absence de financement pour les petites et moyennes entreprises", ont ajouté lundi les confédérations patronales, appelant notamment à une révision de la fiscalité des bénéfices réalisés par les entreprises.
"Le premier pas pour corriger une erreur est de la reconnaître, mais le gouvernement tarde à donner des signes en ce sens", ont-elles regretté.
Cette prise de position du patronat intervient alors que la gouvernement de centre-droit, de plus en plus contesté, affrontera jeudi une nouvelle grève générale convoquée par les deux principales confédérations syndicales portugaises pour protester contre sa politique d'austérité.
Par ailleurs, les représentants de la "troïka" entamaient lundi à Lisbonne une "mission intercalaire à caractère technique" afin de préparer le prochain examen trimestriel au plan de rigueur et de réformes, qui s'ouvrira officiellement le 15 juillet.