L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini vendredi au-delà de la barre symbolique des 19.000 points pour la première fois depuis avril 2000, sous l'effet d'un rebond de Wall Street et d'un dollar toujours vigoureux.
A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 1,39% (+263,14 points) à 19.254,25 points.
Il avait démarré en hausse de 0,68%, dans la foulée de la place new-yorkaise, avant d'accentuer son avance sur fond d'optimisme des investisseurs. Ils parient notamment sur d'importantes augmentations salariales, actuellement en discussions au sein des entreprises, ce qui devrait stimuler la consommation et relancer une économie chancelante.
Autre élément favorable, l'action du géant des robots industriels Fanuc, poids lourd de la cote, s'est envolée de 13,20%, après la promesse de son PDG de mieux informer et récompenser ses actionnaires, comme le lui avait conseillé le fonds d'investissement américain Third Point qui s'est récemment invité à son tour de table.
Sur la semaine écoulée, le Nikkei s'est apprécié de 1,49%.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté de 0,89% (+13,70 points) à 1.560,33 points.
La séance a été extrêmement active avec plus de 3,19 milliards de titres échangés sur le premier marché.
Au moment de la fermeture (06h00 GMT), le dollar se situait à 121,46 yens, en progrès par rapport à son niveau de la veille à la clôture. Le billet vert évolue à des niveaux inédits en près de huit ans, dopé par la perspective d'un resserrement monétaire aux Etats-Unis.
"Un yen faible est positif pour l'économie", a rappelé vendredi le ministre des Finances japonais Taro Aso. Un tel mouvement des devises renforce en effet la compétitivité des firmes nippones à l'étranger et gonfle mécaniquement leurs revenus une fois convertis en yens.
De son côté, l'euro se redressait légèrement à 128,72 yens, mais restait fragilisé par le lancement du vaste programme de rachat d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE).
- Sony et Sharp délaissés -
Fanuc (TOKYO:6954), qui s'est hissé en tête des 154 valeurs gagnantes du Nikkei, était suivi de près par les promoteurs immobiliers: Sumitomo Realty & Development (TOKYO:8830) a pris 5,62% à 4.340 yens et Mitsui Fudosan (TOKYO:8801) 3,87% à 3.524,5 yens.
Très bien orienté également, le publicitaire Dentsu (TOKYO:4324), qui a fait part jeudi d'une énième acquisition, celle d'une agence numérique en Grèce, a bondi de 4,58% à 5.480 yens.
Le groupe d'habillement Fast Retailing (TOKYO:9983) (+1,66% à 46.275 yens) a profité d'un relèvement de recommandation par la maison de courtage JPMorgan Chase.
A l'inverse, les laboratoires pharmaceutiques, victimes de prises de bénéfices après un excellent début d'année, ont signé les deux plus forts reculs de la journée: Eisai (TOKYO:4523) a chuté de 5,30% à 7.151 yens, et Chugai Pharmaceutical (TOKYO:4519) de 1,92% à 3.825 yens.
Le très surveillé secteur électronique a offert un tableau en demi-teinte: Sony (TOKYO:6758) a cédé 1,21% à 3.223 yens, tandis que Panasonic (TOKYO:6752) qui envisage selon la presse de cesser la production de téléviseurs dans son usine mexicaine, a grignoté 0,13% à 1.528,5 yens.
Sharp (TOKYO:6753) a souffert de nouvelles rumeurs de presse évoquant l'abandon de plusieurs activités et la situation financière délicate du goupe qui pourrait accuser des pertes considérables sur l'exercice 2014/15. Malgré son démenti, les donneurs d'ordres ont sanctionné le titre (-1,22% à 242 yens).
Dans l'automobile, Toyota (TOKYO:7203) a fait du surplace (-0,01% à 8.257 yens) quand Nissan (TOKYO:7201) réitérait sa performance de la veille (+2,08% à 1.299,5 yens).
Enfin, Shiseido (TOKYO:4911) s'est bien tenu (+2,37% à 2.244,5 yens) après l'annonce d'un accord avec le parfumeur Serge Lutens, son collaborateur de longue date, en vue d'acquérir la marque déposée.