Les ouvriers de PSA Peugeot-Citroën affluaient mardi matin à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, doutant qu'un rapport sur le groupe, qui doit être publié dans la matinée, "changera quoi que ce soit" à la fermeture prévue de leur usine.
"Ce rapport ne changera pas l'avenir du site, je ne pense pas que ça changera quoi que ce soit", a estimé Frank Mysliwiak, salarié de l'usine, dont la fermeture est prévue en 2014, depuis 17 ans.
"Il faut qu'on essaie de trouver du travail autre part, c'est tout!", a-t-il dit, espérant que "ça aille vite, qu'il y aura un plan de départs intéressant".
"Ce rapport, il est du côté du patron ou de l'ouvrier ?", s'interroge avec malice Mohamed Lakhal, ouvrier depuis 37 ans à Aulnay, avant d'asséner: "de toute façon, c'est foutu!".
"C'est que du cinéma ce rapport, ça ne changera rien!", s'énerve aussi Moustapha, moniteur depuis onze ans, avant de passer le portique donnant accès au site. "On va continuer à se battre, on ne va pas lâcher !".
"La fermeture, on n'y pense pas pour l'instant. Les syndicats sont un peu agités mais pour les gens qui travaillent, c'est juste comme ça", confie, fataliste, Talla Thiam, mécano depuis 1989.
En juillet, PSA Peugeot Citroën avait annoncé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 8.000 postes, notamment par le biais de la fermeture en 2014 de son usine d'Aulnay-sous-Bois qui emploie quelque 3.000 personnes et près de 400 intérimaires.
Le gouvernement, qui avait émis des doutes sur les difficultés financières mises en avant par le constructeur, avait alors commandé à Emmanuel Sartorius, ingénieur général des Mines, un rapport pour "dégager un diagnostic précis, rigoureux et partagé sur la situation réelle du groupe".
Ses conclusions doivent être présentées aux représentants syndicaux et à des élus locaux mardi à 10H00 par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, à Bercy.
A Aulnay-sous-Bois, une assemblée générale pour les équipes du matin puis de l'après-midi est prévue au sein de l'usine, ainsi qu'un rassemblement sur le parking du site de production de la Citroën C3, à 14H30, au moment du changement d'équipe, pour faire le point sur la mobilisation envisagée par les salariés.