Rassurée sur l'emploi américain et guettant les prochains résultats d'entreprises, la Bourse de New York se lance avec optimisme vers les prochaines séances, espérant que les investisseurs confirmeront, après une semaine émaillée de congés, leur bonne humeur.
Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a avancé de 1,52% pour finir à 15.135,84 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, s'est adjugé 2,2% à 3.479,38 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est apprécié de 1,6% à 1.631,89 points.
Véritable point d'orgue de la semaine, le rapport mensuel sur l'emploi américain a été reçu avec enthousiasme par les opérateurs new-yorkais vendredi.
Quel que soit leur impact sur la politique monétaire américaine, les créations meilleures que prévu d'emplois en juin, la révision à la hausse des chiffres des mois précédents et la hausse du salaire horaire moyen ont suscité l'optimisme des investisseurs qui y ont vu des signes d'une reprise solide de la première économie mondiale.
"Il semble que les Etats-Unis soient partis pour faire sortir le reste du monde de la crise économique", s'est enthousiasmé Greg Peterson, stratège de Ballentine Partners.
Même ton chez Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, pour qui "les Etats-Unis, c'est un peu le maillot jaune de l'économie mondiale", en référence aux champions du tour de France cycliste. "On y crée des emplois, la politique monétaire reste accommodante, la croissance (qui évolue autour de) 2% va en s'accélérant, tous les signaux sont au vert".
Le marché ne s'est pas tout à fait affranchi de ses craintes concernant le retrait progressif des mesures d'aide exceptionnelles mises en place par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui ont tant participé à l'essor des indices en ce début d'année, en cas d'embellie.
"Cela va inquiéter, bien sûr, mais un retrait de la Fed ne devrait pas non plus nous plonger dans une crise financière. Il s'agit d'une évolution saine pour le marché, qui va peu à peu absorber cette nouvelle", a estimé Greg Peterson, directeur de recherches chez Ballentine Partners.
Les analystes de Barclays estimaient ainsi désormais, qu'au regard "de l'amélioration notable du marché du travail et du recul des risques" auxquels fait face à l'économie américaine, les prochaines minutes de la Fed, à paraître mercredi, "montreront que son comité directeur sera prêt à limiter le rythme de ses rachats dès ses prochaines réunions".
"Ce n'est plus décembre, ce sera dès le mois de septembre", a estimé M. Volokhine.
Au-delà des préoccupations macroéconomiques, l'attention du marché se tournera aussi la semaine prochaine vers la saison des résultats d'entreprises pour le deuxième trimestre, dont Alcoa devait donner le coup d'envoi lundi, suivi vendredi des banques Wells Fargo et de JPMorgan Chase.
"On s'attend à une amélioration des performances des entreprises américaines", a prévu David Levy, de Kenjol Capital Management, selon qui "cela devrait permettre aux indices de poursuivre leur hausse, sauf événements géopolitiques de grande ampleur ou hausse incontrôlable des taux d'intérêt".
Pour l'instant, selon lui, bien que l'escalade des tensions en Egypte inquiète et fasse flamber les prix du pétrole, "on ne s'attend pas non plus à ce que le renversement" du président élu Mohamed Morsi "provoque un écroulement de l'économie mondiale".
En résumé, pour Bud Kasper, du Barber Financial Group, en comparaison avec les autres marchés (émergents, obligataires, or), "le marché américain des actions est actuellement l'un de ceux où il est le plus sensé d'avoir un peu d'exposition en ce moment".