Après PSA Peugeot Citroën, Renault, sévèrement touché par la crise, a annoncé à son tour une très lourde perte au premier semestre, mais le constructeur pense que la suite de l'année s'annonce sous de meilleurs auspices, grâce notamment au renouvellement de sa gamme.
Renault a enregistré au premier semestre une chute de son chiffre d'affaires de près de 24%, conduisant à une perte nette de 2,7 milliards d'euros, dont plus de la moitié (1,58 milliard) au titre des participations de Renault dans les constructeurs Nissan, AB Volvo et Avtovaz.
Le groupe a vendu 1,1 million de véhicules, une baisse de 16,5% identique à celle du marché mondial, ce qui a laissé sa part de marché inchangée à 3,7%.
"Renault a été sévèrement touché par la crise", a observé le directeur général délégué Patrick Pelata, en reconnaissant que le maintien de la part de marché était "en-dessous des attentes" du groupe.
Mercredi, PSA avait annoncé de son côté une perte nette de 962 millions d'euros au premier semestre.
Mais au deuxième semestre, Renault table sur le plein effet du renouvellement de sa gamme Mégane, et notamment le nouveau monospace Scénic récemment lancé, ainsi que la version restylée de la Clio III.
Le groupe a donc maintenu ses objectifs pour l'année d'une hausse de sa part de marché mondiale, tout en conservant un flux de trésorerie positif.
De fait, Renault s'attend au deuxième semestre à des marchés moins détériorés que prévu, notamment en Europe grâce aux primes à la casse.
L'activité a déjà marqué "une inflexion sensible" entre le premier et le deuxième trimestre, a relevé le constructeur, avec un chiffre d'affaires en recul de 30,8% sur les trois premiers mois, puis de seulement 16,9% sur les trois mois suivants.
Renault prévoit désormais un marché automobile mondial à 57 millions d'unités cette année, 2 millions de plus qu'attendu auparavant. En Europe, le marché devrait finir l'année sur un recul limité à 8%, après une baisse de près de 14% au premier semestre, selon le constructeur.
"Notre solide carnet de commandes nous rend confiants que le second semestre sera meilleur que le premier" avec "des niveaux de production plus en ligne avec les volumes de ventes", a déclaré M. Pelata.
Il a rappelé que les primes à la casse ont été mises en place juste après la forte réduction de la production à la fin 2008. Du coup, Renault a plutôt moins tiré parti de ces primes, notamment sur le marché allemand, faute de stocks disponibles.
Mais depuis, la production a été relancée. Le groupe a fabriqué 88.000 voitures de plus que ses prévisions au premier semestre, et va encore dépasser de 164.000 voitures ses plans de charge du second semestre.
Le constructeur s'appuie aussi sur une situation financière améliorée: grâce à son programme de réduction de coût, notamment en diminuant ses stocks et sa masse salariale, Renault a pu comprimer ses dépenses et dégager un flux de trésorerie libre positif de 848 millions d'euros.
Les stocks ont déjà été réduits de 850 millions d'euros, alors que l'objectif pour 2009 se situait entre 800 millions et 1 milliard. Quant à la réduction des coûts salariaux de 20% par rapport à 2007, elle est "en bonne voie".
Des "résultats encourageants" qui "confirment la pertinence de la stratégie de traversée de crise", a commenté Patrick Pelata.
Parallèlement, "la réduction des coûts fixes doit s'accélérer", a-t-il dit, avec dans le viseur la préparation du budget pour l'année prochaine.
A la Bourse de Paris, l'action Renault a terminé en hausse de 1,47% à 28,94 euros, dans un marché en hausse de 2,08%.