Vladimir Poutine doit assister mardi au lancement de la mise en service du gazoduc Nord Stream, qui doit approvisionner directement l'Europe occidentale par la mer Baltique, au moment où un différend oppose à nouveau Moscou à l'Ukraine, principal pays de transit.
Le chef du gouvernement est attendu à la station de compression de Portovaïa, non loin de la ville russe de Vyborg sur les bords de la mer Baltique, selon un communiqué du gouvernement russe.
Le lancement prévoit la mise sous pression du tube, avec l'injection de gaz technique, étape clé avant l'ouverture des vannes pour livrer les consommateurs, prévue, elle, en octobre.
Nord Stream, d'une longueur de 1.224 km, doit permettre de transporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an de Vyborg (région de Saint-Pétersbourg) jusqu'à la ville allemande de Greifswald en traversant les eaux territoriales de la Russie, de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne.
La première conduite de ce gazoduc, d'une capacité de 27,5 milliards de mètres cubes, a été achevée en mai. Une deuxième conduite est en cours de construction et doit être entièrement posée d'ici fin 2012, doublant la capacité de la liaison.
Cette liaison doit permettre de contourner les pays voisins de la Russie par lesquels transite l'essentiel du gaz russe destiné à l'Europe.
"Nous nous défaisons progressivement, sereinement du diktat des Etats de transit", avait déclaré lundi M. Poutine, alors que la tension entre la Russie et l'Ukraine ne cesse ces dernières semaines de monter, Kiev tentant de renégocier à la baisse le prix du gaz acheté à Moscou.
Des conflits sur le prix du gaz russe payé par les Ukrainiens ont, par le passé, entraîné plusieurs crises qui ont conduit au blocage des approvisionnements européens.
Pour l'instant, 25% des importations européennes de gaz viennent de Russie, et 80% de ces dernières transitent par l'Ukraine.
Le projet a été l'objet de vives critiques, de nombreuses voix s'élevant contre les risques d'atteinte à l'environnement.