Les magasins de prêt-à-porter ont fait état jeudi d'un début de soldes "pas très bon" malgré des ristournes inédites, imputant cette contre-performance à la crise et à la mise en place de soldes "flottants", alors qu'internet n'a pas rencontré le succès escompté.
Les soldes ont démarré mercredi et devraient se terminer le 28 juillet. A cause de la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs et de la météo capricieuse, les commerçants se sont retrouvés avec d'importants stocks sur les bras.
Pour les écouler, ils n'ont pas hésité à brader les produits en moyenne à -50% dès le premier jour, sans parvenir à attirer les clients autant que souhaité, ont indiqué jeudi la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH, chaînes de prêt à porter), la Fédération Nationale de l'Habillement (FNH, indépendants) et le Conseil national des centres commerciaux.
"Le chiffre d'affaires de la première journée est stable par rapport à l'année dernière. Ce n'est pas très bon", a commenté Jean-Marc Génis, président de la FEH.
Certains magasins indépendants ont relativement "bien commencé" à Paris mais en province les ventes n'ont pas été bonnes, a de son côté déclaré Charles Melcer, président de la FNH.
La mise en place des "soldes flottants", qui permettent aux commerçants de choisir deux semaines supplémentaires de soldes, en plus des deux périodes fixes de cinq semaines, serait en cause, selon les fédérations.
"Les soldes ne sont plus une fête de la consommation", a regretté M. Génis.
Dans les grands magasins aussi, cible d'une clientèle aisée, les ventes sont en berne malgré une forte fréquentation.
Pierre Pellarey, directeur général du Printemps boulevard Haussmann à Paris, a relevé mercredi soir "une sensibilité par rapport aux prix", une légère baisse du panier moyen et "des achats un petit peu plus raisonnables par rapport à d'habitude", dans une interview sur i-Télé.
Sur internet, les ventes se sont inscrites en hausse de 10% par rapport au premier jour des soldes l'été dernier, mais moins que prévu par les professionnels, selon ebuyclub.com, une plateforme regroupant les 600 principaux e-marchands.
"Les soldes étaient très attendus par notre communauté, mais le contexte économique a modifié le comportement d'achat, aujourd'hui moins impulsif", a relevé Gilles Nectoux, président de ebuyclub.
Le panier moyen a reculé de 5% pour s'établir à 70 euros, les produits étant davantage bradés qu'en 2008.
Les sites de prêt-à-porter, de produits cosmétiques et de réservations de vacances ont été les plus consultés, alors que ceux commercialisant des articles high-tech et les vendeurs historiques par correspondance (La Redoute, 3 Suisses, Quelle) ont vu la fréquentation baisser par rapport à 2008, de 12% pour les premiers et de 23% pour les seconds.