La première journée des soldes d'été s'est terminée sur une note globalement satisfaisante pour les commerçants, qui, après une matinée un peu molle, ont enregistré un redressement des ventes dans l'après-midi.
Les commerçants, qui voyaient ces soldes comme la "dernière chance de sauver une saison catastrophique jusqu'à maintenant", et qui disposaient pour la plupart de "stocks deux fois plus élevés qu'un an auparavant", avaient consenti à des remises importantes pour tenter d'attirer les clients.
La Chambre de commerce et d'industrie Paris Ile-de-France constatait ainsi "des rabais oscillant entre -40 et -50%" pouvant atteindre -70% sur les accessoires.
Pourtant, dans la capitale, le démarrage des soldes a été plutôt poussif. Dans la matinée, ce n'était "pas la grande frénésie", disait Aude de Moussac, experte consommation chez Kurt Salmon.
Beaucoup de clients semblaient avoir perdu leur engouement pour les soldes, et avaient déjà fait la majorité de leurs achats via les ventes privées pratiquées par les enseignes depuis mi-juin, déploraient certains marchands.
Mais à partir de 11 heures, "les commerçants ont senti une accélération, sans doute due à l'effet du beau temps", ajoutait en fin de journée Mme de Moussac. "Au final, la journée semble avoir été globalement satisfaisante, avec des paniers en hausse" notamment dans les magasins de chaussures ou pour enfants, concluait-t-elle.
Côté grands magasins -- où la ministre du Commerce Sylvia Pinel avait donné le coup d'envoi des soldes à 8H00 -- le bilan de la journée était aussi positif, même si il était un peu inférieur à la saison dernière.
Côté ventes, "on va finir en positif, mais contrairement à ce que nous avions espéré après une très belle fin de matinée, nous n'aurons pas de croissance à deux chiffres" a dit Pierre Pelarrey, directeur du Printemps. A 16h,la fréquentation était en hausse de 10%, avec des bonnes performances des accessoires et de la confection homme.
Aux Galeries Lafayette, "on est à +8% de chiffre d'affaires à 18h et ça risque d'encore progresser avec la sortie des bureaux", a dit Agnès Vigneron, la directrice du magasin.
Dans les centres commerciaux, le directeur des Quatre Temps à la Défense se réjouissait de la "fréquentation nourrie depuis l'ouverture, en ligne avec celle des autres années".
"Nous atteindrons certainement 200.000 visiteurs sur la journée, je suis très confiant sur les ventes au vu des rabais importants", a déclaré Nicolas Kozubek.
Sur internet, où plus de six Français sur dix (68%) prévoyaient de faire leurs soldes selon Ifop, les tendances étaient contrastées.
Si le nombre de commandes apparaissaient globalement en hausse, de l'ordre de 36%, selon le panel de Fianet (qui regroupe 900 sites marchands principalement dans l'habillement), le panier moyen était en baisse de 3,5% par rapport à l'an dernier.
Climat de crise
"Le climat de crise et la confusion crée par les soldes flottants nuisent à l'engouement des Français pour les soldes", a constaté le PDG du site de chaussures Sarenza, Stéphane Treppoz.
En province, les clients étaient au rendez vous, même si on restait encore loin de la ruée.
A Nantes, adolescentes et mères de famille ont écumé les rayons dès les premières heures.
"On est content du démarrage. Je pense que ça va être une bonne journée, en plus la météo est avec nous", s'est réjoui Adrien, responsable lillois du magasin Zara.
Pour la plupart des commerçants, la saison a été difficile. "Avec le mauvais temps qu'on a eu, sans vraiment de printemps, je viens à peine de commencer à vendre des chemisettes ou des polos, et déjà, je dois les mettre en soldes", déplorait Alfred Wood, gérant d'une boutique de vêtements à Toulouse, qui aurait préféré faire les soldes plus tard.
Si certains clients comme Brigitte, secrétaire médicale strasbourgeoise, se réjouissaient des "bonnes affaires" réalisées, d'autres regrettaient que les remises ne soient pas aussi importantes qu'ils l'espéraient.
Les rabais sont "plutôt ridicules. Je vois beaucoup d'étiquettes à -20%, c'est pas extraordinaire, surtout quand on sait que leurs stocks sont pleins", déclarait Dominique Folichon, jeune retraité toulousain.
Selon un sondage Ipsos, 55% des Français réclamaient des soldes supérieurs à -50% dès les premiers jours.