par Silvia Aloisi
MILAN (Reuters) - Banca Monte dei Paschi di Siena, lanterne rouge des tests de résistance du secteur bancaire européen le mois dernier, a publié mercredi une perte trimestrielle supérieure aux attentes, conséquence d'une forte augmentation de ses provisions pour créances douteuses.
La banque a fait état d'une perte nette totale de 797 millions d'euros au titre de la période juillet-septembre, alors que les analystes financiers attendaient en moyenne une perte d'environ 300 millions.
Il s'agit de la dixième perte trimestrielle consécutive pour le groupe de Sienne, fondé en 1472 et aujourd'hui numéro trois de la banque de détail en Italie.
La banque toscane, la seule à avoir été renflouée par l'Etat italien, a précisé avoir passé sur les neuf premiers mois de l'année des provisions pour créances douteuses d'un montant total de 2,46 milliards d'euros, dont 1,26 milliard pour le seul troisième trimestre, un montant en hausse de 72% sur un an.
Ces chiffres reflètent partiellement les provisions supplémentaires exigées par la Banque centrale européenne (BCE) à l'issue de sa revue de la qualité des actifs des banques européennes, même si d'autres provisions devront être passées sur les comptes de l'établissement au quatrième trimestre.
Les créances douteuses de Monte Paschi atteignaient au total 24,3 milliards d'euros fin septembre, un montant en hausse de 8,3% par rapport à fin juin.
Monte Paschi doit renforcer son bilan de 2,1 milliards d'euros dans un délai de neuf mois. Son conseil a déjà donné son feu vert à un projet d'augmentation de capital dont le montant pourrait atteindre 2,5 milliards d'euros.
Cette augmentation de capital, qui doit être lancée l'an prochain, est considérée par de nombreux banquiers comme étant une étape essentielle à un rapprochement avec une autre banque.
UBI Banca, considérée comme un candidat potentiel au rachat, a déclaré mercredi qu'elle pourrait étudier des possibilités de fusion en Italie et en Europe, tout en ajoutant qu'elle n'avait aucune proposition sur la table pour le moment.
Son administrateur délégué Victor Massiah a également précisé qu'il ne céderait à aucune pression de la Banque d'Italie pour venir en aide à Monte Paschi. "Personne ne peut nous imposer quoi que ce soit", a-t-il dit. "Nous n'allons pas faire quelque chose qui porterait tort à nos actionnaires pour le bénéfice d'autres actionnaires."
BNP Paribas et Santander ont aussi été mentionnées comme d'éventuels candidats au rachat mais ont dit qu'elles n'étaient pas parties prenantes à ces projets.
(Silvia Aloisi, Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)