Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a souhaité mardi à Athènes un accord UE/FMI prolongeant le remboursement du prêt de 110 milliards d'euros consenti à la Grèce, et appelé cette dernière à oeuvrer pour relancer la croissance.
S'exprimant à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre socialiste Georges Papandréou, M. Strauss-Kahn a réitéré qu'il était en faveur d'un sursis à la Grèce pour rembourser le prêt sur trois ans, consenti en mai au pays, au deux tiers par l'eurozone et un tiers par le FMI.
"Cela doit être fait par le FMI et l'Union Européenne en même temps", a-t-il souligné, jugeant qu'il "n'y a pas de raison de trop attendre" pour finaliser cette décision.
Il s'est félicité de voir cet avis gagner du terrain au sein de l'UE, où le répit à la Grèce se heurte toutefois à des réserves allemandes.
La Grèce avait jugé la semaine dernière que les ministres des Finances des pays de la zone euro avaient "ouvert la voie à l'allongement de la durée du remboursement" du prêt accordé à la Grèce par l'Union européenne (UE) et le FMI, en la calant sur les conditions faites à l'Irlande.
Les discussions portent sur un étalement du remboursement jusqu'en 2024, contre la date initiale de 2015, selon un haut responsable du ministère grec des Finances.
Mais M. Strauss-Kahn a aussi pressé la Grèce "d'oeuvrer à restaurer la croissance maintenant" se déclarant "confiant" sur les possibilités du pays de retrouver la croissance en 2012, après trois années consécutives de récession.
Il a salué les efforts réalisés par le pays depuis un an pour assainir son économie et purger les déficits publics, estimant que le travail avait été "bien fait jusqu'à présent", mais souligné qu'il restait encore "beaucoup à faire".
Il a cité la réforme du marché du travail et l'ouverture à la concurrence de nombreuses professions "fermées". Le dirigeant du FMI a aussi relevé que les plus riches de la société grecque devaient contribuer davantage à l'effort, via un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et plaidé pour "plus d'efficacité" de l'appareil d'Etat.
Alors que l'opposition grecque, de droite comme de gauche, multiplie les critiques contre les recettes de sortie de crise dictées par l'UE et le FMI, M. Strauss-Kahn, a aussi appelé l'ensemble de la société grecque, et "si possible toutes les forces politiques", à soutenir le gouvernement socialiste grec, maître d'oeuvre des réformes.