Les salariés d'Ecomouv', la société chargée de la gestion de l'écotaxe, ont encore du travail pour les mois à venir malgré sa suspension, mais la situation pourrait devenir problématique à terme, a reconnu mercredi son vice-président.
"Pour l'instant nos salariés étaient principalement employés au centre d'appel pour préparer l'enregistrement des véhicules. Ces opérations ne sont pas arrêtées, nous avons encore un flux de demandes pour se procurer les boîtiers", a dit à l'AFP le vice-président d'Ecomouv', Michel Cornil.
Jusqu'à ce que le gouvernement annonce mardi la suspension sine die de la mesure, "on traitait entre 3.000 et 4.000 dossiers par jour", a-t-il précisé, "mais on va sans doute entrer dans une phase de décroissance".
"Nous sommes en train de faire un certain nombre d'analyses et d'hypothèses en fonction de la durée de la suspension. Si cela dure un an ça nous posera effectivement des problèmes", a-t-il affirmé.
Le centre opérationnel d'Ecomouv', installé dans une ancienne base militaire à Metz, comprend 200 salariés. "Nous allons continuer à former ce personnel, à parfaire le système, rôder nos procédures", a poursuivi M. Cornil.
Devant une forte opposition à l'écotaxe, notamment en Bretagne, le gouvernement a décidé mardi de suspendre sine die sa mise en oeuvre, pour laisser le temps au dialogue.
La taxe pour les poids lourds doit rapporter 1,15 milliard d'euros par an, dont 250 millions d'euros (TTC) devant revenir à Ecomouv'. La société appartient à 70% à la compagnie italienne Autostrade per l'Italia, le reste de son capital est partagé entre le groupe français d'électronique et de défense Thales, Geodis (filiale de la SNCF), l'opérateur de télécommunications SFR et Steria, société d'ingénierie informatique.