Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a indiqué mardi qu'il prendrait en compte "l'aspect psychologique" lorsqu'il adressera à Bercy sa recommandation sur l'évolution du taux de rémunération du Livret A, mi-juillet.
"Je prendrai en compte à la fois les aspect économiques, pour favoriser la reprise, et l'aspect psychologique, qui peut jouer dans des niveaux de taux nominaux extrêmement bas", a déclaré le gouverneur lors d'une conférence de presse.
Le passage du taux du Livret A de 4% à 1,75% en trois mois a déjà eu un impact sur la collecte, qui a très fortement ralenti depuis le début de l'année.
Le mois de mai s'est même soldé par une collecte négative, soit davantage de retraits que de dépôts, d'1,6 milliard d'euros pour le Livret et le Livret de développement durable (LDD, ex-Codevi), selon les chiffres publiés lundi par la Caisse des dépôts.
Actuellement au plus bas niveau de son histoire, le taux du Livret A est susceptible de tomber, le 1er août, à 0,25%, en raison du ralentissement de l'inflation, sans intervention du gouvernement pour limiter sa baisse.
Le gouverneur de la Banque de France adresse traditionnellement sa recommandation quant à l'évolution du taux au ministre de l'Economie, qui décide ensuite de la suivre ou non.
M. Noyer a souligné que si le taux du Livret A "est trop élevé, c'est un handicap pour la reprise", mais "en même temps, il faut faire attention au facteur psychologique lorsque les taux sont assez bas".