Après l'échec de sa reprise par son concurrent américain UPS, le groupe néerlandais de messagerie TNT Express a annoncé lundi qu'il allait supprimer 4.000 postes, soit 6% de ses effectifs, dans les trois années à venir et recentrer ses activités sur l'Europe.
Ces restructurations engagées pour améliorer la rentabilité du groupe prévoient également une réduction des capacités aériennes intercontinentales du groupe ainsi que la cession de ses activités en Chine et au Brésil, a précisé TNT Express dans un communiqué.
Les coûts de restructuration devraient s'élever à 150 millions d'euros d'ici 2015, le groupe ayant pour objectif de réaliser des économies de coûts de 220 millions d'euros par an à partir de 2015. Les deux tiers des suppressions de postes auront lieu en Europe.
"Nos activités font face à des conditions de marché difficiles et à des défis stratégiques", a déclaré le directeur exécutif du groupe, Bernard Bot, cité dans le communiqué: "Nous prenons dès lors des mesures pour modifier notre portefeuille d'activités, rendre la société plus svelte".
Le titre TNT Express, coté à la Bourse d'Amsterdam, était en hausse de 0,44% à 5,93 euros lundi matin, peu après l'ouverture des marchés.
Comme l'américain FedEx la semaine dernière, TNT Express a reconnu être confronté à des pressions sur les prix et à une concurrence intense.
Son absorption par UPS -un projet à 6,77 milliards de dollars- ayant été rejeté en janvier par la Commission européenne, inquiète pour ses effets sur la concurrence, le groupe néerlandais se devait donc d'améliorer sa rentabilité.
"Nous avons pris du retard dans nos restructurations" en raison de la transaction ratée avec UPS, a déclaré à l'AFP Cyrille Gibot, porte-parole de TNT Express.
Le groupe avait perdu près de la moitié de sa capitalisation boursière après l'annonce de l'échec de la transaction avec UPS, passant sous les 5 euros par action.
"Malheureusement, toute cette histoire avec UPS a été une perte de temps pour TNT Express", a déclaré à l'AFP Jos Versteeg, analyste pour la banque néerlandaise Theodoor Gilissen.
"L'annonce d'aujourd'hui ne me surprend pas, ils devaient faire quelque chose car les marchés ne vont plus aussi bien qu'avant", a ajouté la même source. "Le marché européen est extrêmement concurrentiel comparé au marché américain", a-t-il en outre ajouté.
Le groupe néerlandais prévoit un recentrage du groupe sur l'Europe, où il bénéficie de fortes positions et d'un réseau performant. TNT Express cherche donc des acquéreurs pour ses activités chinoises et brésiliennes.
La vente des activités chinoises "est bien engagée et le résultat devrait en être connu de manière imminente", a indiqué le groupe.
Au Brésil, où TNT Express a enregistré des pertes de plusieurs centaines de millions d'euros en raison d'une fusion ratée il y a quelques années, le processus de vente de la filiale a été engagé, selon le groupe.
"La vente des activités au Brésil aurait dû être annoncée bien avant aujourd'hui", estime M. Versteeg. "On ne peut pas se permettre d'enregistrer de telles pertes pendant plusieurs années sans rien faire".
Tout en réduisant ses coûts, TNT Express prévoit aussi d'investir environ 200 millions d'euros sur la période dans ses infrastructures logistiques et dans son informatique.
TNT Express, qui emploie environ 77.000 euros et qui opère dans plus de 200 pays, est issu de la scission du groupe néerlandais TNT, approuvée en mai 2011 par ses actionnaires. Deux sociétés avaient alors été créées: TNT Express et le groupe postal PostNL, principalement actif aux Pays-Bas.