L'euro peinait à se redresser face au dollar vendredi, oscillant autour de 1,28 dollar, plombé par un regain d'inquiétude sur la crise de la dette en zone euro et sur la solidité du système bancaire européen, dans un marché prudent avant les chiffres de l'emploi américain.
Vers 10H15 GMT (11H15 à Paris), l'euro valait 1,2803 dollar, contre 1,2789 dollar jeudi soir vers 22H00 GMT, après être descendu à 1,2764 dollar vers 05H00 GMT vendredi, son plus bas niveau depuis septembre 2010.
L'euro tentait de se reprendre également face à la devise nippone, à 98,76 yens contre 98,67 yens la veille. Il est tombé jeudi à 98,48 yens, un niveau plus vu depuis décembre 2000.
Le dollar restait presque stable face à la monnaie japonaise à 77,14 yens contre 77,15 yens jeudi.
"Lentement mais sûrement, le marché des changes sort d'hibernation et son attention se concentre de nouveau sur la crise de la dette en zone euro", commentaient les analystes de Commerzbank.
Les cambistes attendent toujours de voir les responsables européens mettre au point une solution rapide et durable à la crise de la dette qui menace toujours de faire de nouvelles victimes - après la Grèce, l'Irlande et le Portugal - au premier rang desquelles l'Italie dont les capacités de refinancement sur les marchés inquiètent.
De plus, les cambistes craignent toujours de voir les agences de notation financière faire perdre à la France, deuxième plus grosse économie de l'Union monétaire, sa note "AAA", la meilleure possible.
Un net renforcement des inquiétudes sur la santé du secteur bancaire européen, du fait de l'impact de la crise, pesait également sur la monnaie unique européenne.
La veille, les cours des actions du secteur avaient lourdement reculé, après des rumeurs de recapitalisation de la banque allemande Deutsche Bank et l'annonce de la forte décote sur les titres de la banque italienne Unicredit dans le cadre de sa prochaine augmentation de capital, entraînant l'euro sous 1,28 dollar pour la première fois depuis septembre 2010.
L'annonce de créations d'emplois dans le secteur privé bien plus élevées que prévu en décembre aux Etats-Unis avait permis de freiner la chute de l'euro, rassurant quelque peu les investisseurs sur la santé de la première économie mondiale et donnant un coup de pouce à leur appétit pour les valeurs les plus risquées, comme la monnaie unique.
Mais la prudence reprenait le dessus avant la diffusion du rapport officiel sur l'emploi et le chômage en décembre aux Etats-Unis, indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise économique du pays.
Les opérateurs attendent également la rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, prévue lundi à Berlin.
Vers 10H15 GMT, la livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 82,58 pence pour un euro, après être monté vers 07H45 GMT à 82,39 pence, son niveau le plus élevé depuis septembre 2010. Face au billet vert, la livre sterling gagnait un peu de terrain à 1,5503 dollar.
La devise helvétique se stabilisait face à l'euro, à 1,2180 franc suisse pour un euro, et progressait légèrement face au billet vert à 0,9512 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or valait 1.623,57 dollars contre 1.599 dollars jeudi soir.
10H15 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2803 1,2789
EUR/JPY 98,76 98,67
EUR/CHF 1,2180 1,2181
EUR/GBP 0,8258 0,8255
USD/JPY 77,14 77,15
USD/CHF 0,9512 0,9525