Les intentions de départs en vacances en 2013 sont historiquement basses, avec trois millions de Français qui renonceraient aux vacances, et les budgets sont en berne, une situation d'une ampleur inédite et liée à la baisse du pouvoir d'achat, selon une étude du cabinet Protourisme.
En 2013, 40 millions de Français, adultes et enfants, comptent partir en vacances ou courts séjours (3 nuits maximum), payants ou non, contre près de 43 millions en 2012. Soit seulement 62%, cinq points de moins qu'en 2012 (67%).
"En 3 ans, 5 millions de Français ont renoncé à partir", note Didier Arino, le directeur de Protourisme.
Moins d'un Français sur deux (48%) compte s'octroyer en 2013 de "vraies vacances" (au moins 4 nuits), un taux "historiquement bas", contre 53% en 2012.
Et seuls 44% des Français comptent partir cet été, contre 47% en 2012.
"Jamais, même au plus fort de la crise de 2009, nous n'avons constaté une telle chute des intentions de départ, commente M. Arino. "C'est le reflet de grandes inquiétudes. Le pouvoir d'achat baisse. Et le cancer du tourisme, c'est le chômage, sachant qu'une personne au chômage a en moyenne un impact sur le budget vacances de six personnes", a-t-il dit à l'AFP.
Le budget vacances annuel s'annonce lui aussi en baisse, de près de 13% à environ 2.000 euros, contre 2.300 euros en 2012, selon Protourisme. Il a diminué de 11% en quatre ans.
36% des partants prévus en 2013 ont un budget annuel inférieur à 1.000 euros, contre 30% l'an dernier. Le budget a notamment chuté chez "les classes moyennes et les CSP-", note Protourisme.
Pour juillet-août, le budget des vacances recule lui aussi (-4,5%) à environ 1.230 euros par foyer, "un seuil très bas" juge M. Arino, contre 1.290 euros en 2012.
Le critère du prix prime dans le choix des vacances, avec une tendance confirmée aux séjours de proximité, selon Protourisme.
Autre indicateur en berne, la durée moyenne des séjours diminue, passant de 12,5 jours à l'été 2012 à 11,5 jours l'été prochain.
Près de 40% des vacanciers de l'été devraient partir une semaine ou moins, 42% entre une et deux semaines, 20% plus de deux semaines.
Mais la tendance chez ceux qui réduisent leur vacances en hébergement payant est de compléter avec des séjours gratuits chez des proches, en résidence secondaire ou via d'autres formules gratuites, indique Protourisme.
"Les Français recherchent les meilleurs prix. Les ventes de première minute à prix attractifs et celles promotionnelles de dernière minute fonctionnent bien. Mais au milieu il n'y a pas grand chose", dit Didier Arino.
Dans ce contexte tendu, la météo jouera "un rôle déterminant comme déclencheur de séjour des indécis", conditionnant le départ de 35% des vacanciers, selon Protourisme.
Une fois sur place, les vacanciers dont le budget a baissé comptent restreindre les achats de cadeaux et souvenirs et les sorties au restaurant, note Protourisme.
Selon le cabinet, 60% des partants en hébergement marchand achètent leurs vacances sur internet.
Ces résultats sont le fruit de deux enquêtes menées fin février et début mars, la première par téléphone auprès d'un échantillon de 1.006 personnes représentatif de la population française, la seconde sur internet auprès de 2.017 personnes représentatives des vacanciers français.