Un accord à l'amiable entre UBS et les Etats-Unis pour mettre un terme à leur différend fiscal pourrait coûter à la banque helvétique entre 3 et 5 milliards de francs suisses (2 et 3,3 milliards d'euros), estime dimanche le journal Sonntag sur son site internet.
"UBS est pressée" de trouver un accord avec Washington, qui a engagé des poursuites pour obtenir les noms de quelque 52.000 citoyens US qu'elle est soupçonnée d'avoir aidé à échapper au fisc américain, explique le journal.
La banque a même "l'espoir qu'un compromis soit trouvé dans les deux prochaines semaines", ajoute-t-il soulignant toutefois que l'opération aurait un coût: "3 à 5 milliards de francs".
"L'ordre de grandeur a été confirmée par des sources indépendantes", assure-t-il tandis qu'UBS, injoignable dimanche, se refusait à tout commentaire auprès du journal.
Sonntag parle par ailleurs d'un accord entre le 1er et le 13 juillet, "une fenêtre de tir idéale" étant donné, relève-t-il, que les Américains ont jusqu'au 30 juin pour déclarer leurs comptes à l'étranger auprès du fisc.
De plus, le 13 juillet est la date prévue d'une audience au tribunal du district fédéral de Miami (sud-est des Etats-Unis) qui doit examiner les poursuites contre la banque suisse.
Des rumeurs sur un compromis avaient déjà bruissé la semaine dernière. Le New York Times avait affirmé mardi que le département de la Justice envisageait d'abandonner ses poursuites contre UBS.
Un fonctionnaire fédéral interrogé par le quotidien expliquait que "les Suisses ne (voulaient) pas aller jusqu'au procès et il (était) possible qu'ils cherchent un accord avant d'en arriver là".
L'information a été formellement démentie par la justice américaine jeudi. Du côté suisse, le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz avait également indiqué qu'il ne pouvait confirmer cette hypothèse.
Cette affaire reste une épine dans le pied d'UBS qui se débat déjà depuis des mois pour survivre à la crise économique. Un accord pourrait lui donner un peu de répit en l'aidant à retrouver la confiance de ses clients qui ne cessent depuis plusieurs mois de lui retirer leurs fonds.
Au premier trimestre, les sorties de capitaux s'élèvaient ainsi à 14,9 milliards.
En février, la banque avait déjà trouvé un compromis sur une première affaire l'opposant au fisc américain. Elle avait alors créé la surprise en acceptant d'écorner le sacro-saint secret bancaire suisse et livré les noms d'environ 300 clients soupçonnés d'évasion, en plus d'une amende de 780 millions de dollars.
Depuis, et sous la pression internationale, la Suisse a accepté d'assouplir son secret bancaire pour se conformer aux règles de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle a déjà ratifié de nouveaux accords de double imposition avec huit Etats.