L'Union européenne et le Japon ont donné lundi le coup d'envoi de délicates négociations de libre-échange destinées à doper la croissance atone de ces deux régions économiquement puissantes.
"Une décision formelle de lancer les négociations de libre-échange vient d'être prise lors d'une conversation téléphonique" entre les dirigeants européens et le Premier ministre Shinzo Abe, a déclaré le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Toshimitsu Motegi, à l'issue d'une rencontre avec le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.
Plus tôt lundi, s'adressant à des représentants des patronats japonais et européen, M. De Gucht a rappelé que la valeur combinée des économies de l'Union européenne et du Japon représentait un tiers de l'activité mondiale.
Il a toutefois souligné que les exportations du Vieux continent vers l'archipel avaient régulièrement reculé ces dernières années, passant de la troisième place il y a dix ans à la septième aujourd'hui.
"Il y a encore trop d'obstacles. Nous sommes confrontés à des règlements discriminatoires, à des normes différentes ou à des restrictions dans les commandes publiques", a par ailleurs regretté le commissaire européen, jugeant que la levée des barrières dites non tarifaires par le Japon constituerait "la clé des négociations".
"Nous devons inclure une clause de révision dans le mandat des négociations. Un an après leur lancement, soit autour d'avril 2014, je ferai le point sur les progrès du Japon dans l'application des feuilles de route sur les barrières non tarifaires (...). Si j'en conclus que les progrès n'ont pas été satisfaisants, les négociations seront suspendues", a-t-il prévenu.
La conclusion d'un vaste accord de libre-échange appliqué aux biens, aux services, aux investissements, à la propriété intellectuelle et aux commandes publiques pourrait permettre à l'UE d'augmenter son PIB de 0,8%, d'après Bruxelles.
Le Japon souhaite aussi parvenir à un accord afin de soutenir entre autres ses industries électronique et automobile confrontées en Europe à la concurrence croissante de la Corée du Sud, qui a déjà conclu un accord de libre-échange avec l'UE.