L'exigence de la chancelière allemande Angela Merkel de réviser certains traités européens pour renforcer la discipline budgétaire met en péril l'Union européenne, estime jeudi le vice-Premier ministre du Luxembourg dans un quotidien allemand.
"Vous ne devez pas oublier" qu'en proposant un changement des traités, "le risque existe que l'Union européenne meure", poursuit Jean Asselborn dans une lettre ouverte à Mme Merkel publiée dans le Handelsblatt, car "il est utopique de croire que seuls les articles prévus seraient proposés à la révision".
Il est "utopique" de vouloir changer quelques articles des traités européens comme l'exige Mme Merkel, qui "ferait bien de dire clairement" si elle suit ainsi des fins politiques internes, ajoute-t-il.
"Est-ce suivre un objectif européen, chère Madame la chancelière, de lancer un débat sur des changements significatifs des traités en plein milieu de ce qui est peut-être la phase la plus difficile dans la recherche de la stabilité en zone euro?".
"Si vous suivez un but de politique intérieure, alors vous feriez bien de le dire clairement", ajoute-t-il.
Les Britanniques feraient alors leurs propres propositions, ainsi que le Parlement européen, et des référendums à l'issue incertaine seraient "sans aucun doute" organisés dans certains pays, met-il en garde.
La chancelière allemande, qui refuse pour l'heure d'accepter un rôle accru de la BCE ou l'introduction d'euro-obligations pour résoudre la crise, comme le proposent d'autres pays, a fait d'une révision des traités européens pour renforcer la discipline budgétaire un préalable.