Airbus pourrait décrocher lundi un des plus gros contrats de son histoire avec, selon le quotidien Les Echos, la commande attendue de plus de 200 appareils A320 par la compagnie indonésienne à bas coûts Lion Air, qui doit être officialisée sous les ors de l'Elysée.
L'ampleur du succès, pour l'avionneur européen, dépendra de la répartition précise entre commandes fermes et options d'achat.
"La compagnie à bas coûts asiatique pourrait acheter ou, à tout le moins, s'engager à acheter plus de 200 A320, dont un grand nombre de NEO, la future version du monocouloir équipée de moteurs plus écologiques", affirme l'édition de lundi des Echos, sans citer ses sources.
La finalisation d'un tel contrat représenterait l'une des plus grosses commandes jamais enregistrées par Airbus en nombre d'appareils et en valeur, avec un montant susceptible d'avoisiner 20 milliards de dollars sur la base des prix catalogue de l'avionneur.
Interrogés par l'AFP dimanche soir, Airbus et la présidence de la République se sont refusés au moindre commentaire.
Plus tôt dans la journée, l'Elysée avait annoncé dans un communiqué que François Hollande recevrait lundi matin le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, "à l'occasion d'un accord industriel majeur, signé dans le cadre du lancement de la Semaine de l'industrie".
Selon Les Echos, la commande doit être paraphée à l'Elysée par M. Brégier et le patron de Lion Air, Edward Sirait.
La Dépêche du Midi avait déjà rapporté début janvier que Lion Air se préparait à un achat massif de l'ordre de 200 à 220 A320. A l'époque, M. Sirait avait confirmé à demi-mots en indiquant à l'AFP qu'il ne pouvait pas donner de détails tant que les documents concernant la vente n'étaient pas finalisés.
Le prix catalogue d'un A320 classique est de 91,5 millions de dollars l'unité. Celui de l'A320 NEO dépasse les 100 millions, selon la dernière grille tarifaire d'Airbus datant de janvier 2013.
Le contrat Lion Air apporterait à Airbus un nouveau client. La compagnie s'est jusqu'ici quasi exclusivement équipée auprès du rival américain Boeing, à qui elle a permis d'engranger en 2011 le plus gros contrat civil de son histoire avec une commande de 230 B737 chiffrée par Boeing à 21,7 milliards de dollars.
Lion Air, créée en 1999, s'est déjà hissée au rang de première compagnie privée d'Indonésie. Elle dessert surtout son pays d'origine mais assure aussi des liaisons vers Singapour, la Malaisie, le Vietnam ou encore l'Arabie Saoudite. Et elle compte s'attaquer au géant régional du secteur, AirAsia, sur ses propres terres, en lançant une filiale à bas coûts en Malaisie.
L'accord attendu lundi interviendra trois jours après une autre méga-commande remportée vendredi par Airbus auprès de Turkish Airlines, d'une valeur estimée à 9,3 milliards de dollars pour 82 appareils et qui pourrait grimper à 15,5 milliards avec les options prises sur 35 avions supplémentaires.
Ce dernier contrat est venu confirmer l'excellente santé du constructeur d'avions, porté par des succès commerciaux en série, à l'opposé d'autres secteurs comme l'automobile qui s'enfoncent dans la crise.
Avec un carnet de commandes en début d'année qui lui assurait huit années d'activité, Airbus est l'une rares entreprises qui recrutent de manière importante en France en cette période d'envolée du chômage.
En janvier, M. Brégier avait indiqué que le constructeur d'avions allait embaucher au niveau mondial 3.000 personnes en 2013, un peu moins que ces dernières années. Cela devrait représenter une hausse nette des effectifs d'Airbus d'environ 1.800 personnes, en tenant compte des départs en retraite et autres départs naturels.
Compte tenu de la structure internationale d'Airbus, 45% de ses embauches ont traditionnellement lieu en France, et 80% de celles-ci dans la région de Toulouse.