Le géant pétrolier français Total (PA:TOTF) va cesser de chercher du pétrole au large du Sahara occidental, un territoire contrôlé par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes du Polisario, en raison de résultats décevants, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
"Total a fait savoir aux autorités marocaines qu'il ne demanderait pas de nouvelle prolongation de son autorisation de reconnaissance sur le bloc d'Anzarane", a expliqué cette source.
"Les premières analyses des données sismiques n'ont rien donné", a-t-elle ajouté.
Le groupe avait obtenu en décembre 2011 une autorisation de reconnaissance sur cette vaste zone de 100.000 km2 en mer, où il a mené des travaux géologiques et géophysiques préliminaires, avant même le stade de l'exploration.
"Les résultats des études géologiques menées sur le permis Anzarane, sur lequel Total travaille depuis 2011, ne sont pas encourageants, et l'autorisation de reconnaissance ne sera pas transformée en licence d’exploration", a confirmé un porte-parole de Total à l'AFP.
Cette autorisation avait été prorogée à plusieurs reprises jusqu'en décembre 2015, date de son arrivée à échéance.
Les activités de Total au large du Sahara occidental étaient controversées en raison du conflit de souveraineté qui déchire depuis 1975 cette ex-colonie espagnole quasi-désertique qui prolonge le Maroc vers le sud, en bordure de l'Atlantique.
Total avait assuré que ses travaux dans cette zone n'étaient "juridiquement pas contraires au droit international et à la Charte des Nations Unies".
Une mission onusienne, la Minurso, est présente sur place depuis 1991 afin de veiller principalement au respect du cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l'Algérie.
Le porte-parole de Total a assuré que le groupe "demeurera très présent au Maroc, où il a de multiples activités", citant notamment la filiale de distribution de carburants Total Maroc, introduite à la Bourse de Casablanca cette année.
"Le groupe est également en discussions avec le pays pour l'approvisionner en GNL (gaz naturel liquéfié), ou avec l'OCP (Office chérifien des phosphates) pour soutenir des projets d'investissement en Afrique", a-t-il ajouté.