Air France-KLM est revenu dans le vert en 2010/2011 après une perte record l'an passé, un redressement qui devrait permettre à Pierre-Henri Gourgeon de garder les manettes pour quatre ans de plus.
Le groupe franco-néerlandais a dégagé un résultat net de 613 millions d'euros pour l'exercice 2010/2011 (clos le 31 mars) après une perte de 1,55 milliard un an plus tôt.
En retirant les éléments non récurrents dont une plus-value de 1,03 milliard sur Amadeus, le groupe accuse une perte de 234 millions d'euros, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le groupe détient 15% d'Amadeus, système de réservations et cette plus-value est due à son introduction en Bourse qui valorise la part d'Air France-KLM à 1,03 milliard.
"L'année se termine positivement, malgré tous les ennuis et difficultés qu'il y a eu", a déclaré Pierre-Henri Gourgeon, directeur général du groupe devant quelques journalistes.
Le volcan islandais en avril 2010, les intempéries en décembre, les troubles géopolitiques dans le monde arabe et en Afrique, la catastrophe au Japon et la flambée des prix du pétrole ont perturbé le secteur aérien depuis un an.
Malgré ce contexte, "toutes les actions stratégiques ont porté leurs fruits" notamment le contrôle des capacités pour l'activité passage comme cargo, s'est félicité M. Gourgeon.
Un bilan qui devrait lui permettre de rester à son poste de directeur général. Le Conseil d'administration s'est en effet prononcé mercredi pour le renouvellement de son mandat. Cette proposition doit encore être validée par les actionnaires, lors de l'Assemblée générale le 7 juillet.
Pour 2011, le groupe "a pour objectif un résultat d'exploitation en hausse" notamment grâce à des "réservations bien orientées". L'exercice 2011 sera arrêté au 31 décembre, afin de revenir à un calendrier classique comme la plupart de ses concurrents.
Son résultat d'exploitation s'élève à 122 millions d'euros, contre une perte de 1,28 milliard d'euros en 2009./2010.
En revanche, le groupe ne versera pas de dividende à ses actionnaires pour 2010/2011 afin de garder le cap sur les objectifs à long terme, en particulier la réduction de son ratio d'endettement.
"Malgré la reprise économique, il reste des incertitudes" sur les économies japonaises et du monde arabe, où Air France-KLM est très présent, et sur "le niveau du prix du pétrole", tempère M. Gourgeon.
En 2010/2011, la couverture pétrole est ressortie négative, Air France-KLM ayant dépensé 5,7 milliards d'euros en kérosène.
Air France attend aussi de connaître les raisons de l'accident de son A330 entre Rio et Paris en juin 2009. Des causes qui devraient être dévoilées "fin juin", après l'examen complet des boîtes noires, a déclaré jeudi le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani.
Cette année, Air France va également lancer en octobre à Marseille sa première base de personnel en province, a-t-il annoncé.
Initialement prévue en juin, cette ouverture a été retardée, se heurtant en partie à la question de l'augmentation des salaires, la productivité des personnels devant sensiblement augmenter (environ 25% pour les pilotes).
La direction n'est d'ailleurs "pas tout à fait arrivée à un accord avec le personnel" a reconnu M. Gourgeon, se disant toutefois "optimiste" sur les chances d'y parvenir.
La création de bases permettra à la compagnie d'augmenter son offre de vols au départ des villes de province à des tarifs bon marché pour contrer les compagnies à bas coûts et le TGV.
Les investisseurs accueillaient positivement ces résultats, l'action Air France prenant 1,14% à 12,02 euros en milieu de matinée.