Le groupe diversifié français Vivendi a démenti jeudi toute intention de scission ou de mise en Bourse de tout ou partie de sa participation dans Canal+, contrairement à ce qu'affirmait la veille une dépêche de l'agence financière Bloomberg.
Vivendi indique dans un communiqué avoir "appris avec stupéfaction les allégations de Bloomberg dans une dépêche publiée ce soir (mercredi) et relative à sa stratégie".
Le groupe "dément vigoureusement toutes les assertions de cette dépêche, qui sont infondées et d'ailleurs anonymes", affirme-t-il.
Il "regrette que son démenti formel n'ait pas été repris par Bloomberg" et ajoute que "la création de valeur pour l'actionnaire est la base de la stratégie de Vivendi. C'est dans cet esprit que les décisions stratégiques futures seront envisagées."
Selon Bloomberg, qui cite des personnes proches du dossier, les dirigeants de Vivendi ont engagé une réflexion pour réduire la décote de holding dont souffre leur entreprise, avec une scission parmi les options possibles, l'autre option étudiée étant la mise en Bourse de tout ou partie des 80% détenus dans Canal+.
Le premier des scénarios envisagés serait la division du groupe en deux compagnies indépendantes, l'une regroupant ses actifs dans les médias, l'autre dans les services de télécommunications, ajoute l'agence de presse américaine.
Vivendi est l'un des plus grands groupes mondiaux de communication, avec des activités allant des jeux vidéos (Activision Blizzard), à l'édition musicale (Universal Music), aux télécommunications (SFR, Maroc Telecom et GVT) et à la télévision payante (Canal+). Mais pour de nombreux analystes, la valeur du groupe est inférieure à la somme de la valeur de chacune de ses composantes.
Selon Bloomberg, le conseil de surveillance de Vivendi, que préside Jean-René Fourtou, estime à 40% cette décote de holding dont souffre le groupe.
Selon les sources de l'agence financière américaine, la réflexion des dirigeants du groupe n'en est qu'à ses débuts. Le conseil doit faire le point sur la question lors d'un séminaire de trois jours, prévu en juin, en présence des hauts dirigeants de l'entreprise. Cette réunion pourrait être suivie de l'annonce de modifications au sein de l'organigramme de la société, ajoute-t-on.
L'agence cite un porte-parole de Vivendi qui dément que la compagnie ait l'intention de se délester de Canal+ et que la décision d'engager une réflexion sur la structure du groupe ait été prise.
Vivendi est actuellement valorisé 16,6 milliards d'euros en Bourse, alors que la banque d'affaires américaine Morgan Stanley évalue la seule SFR à 12,9 milliards et la filiale brésilienne de téléphonie GVT à 5,2 milliards.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires, la semaine dernière, M. Fourtou avait rappelé que la décote de holding dont souffrait le titre était devenue "gigantesque" et que la direction n'avait "aucun tabou" sur ce qu'il convenait de faire pour y mettre fin, a rappelé Bloomberg.