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En plein renouveau, le groupe boursier Euronext ébranlé par le départ de son PDG

Publié le 23/04/2015 18:13
Le patron du groupe boursier Euronext, Dominique Cerutti, le 13 octobre 2014 à Paris (Photo ERIC PIERMONT. AFP)
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Le patron du groupe boursier Euronext, Dominique Cerutti, le 13 octobre 2014 à Paris (Photo ERIC PIERMONT. AFP)

Le groupe boursier Euronext entre dans une période d'incertitudes avec le départ surprise de son patron Dominique Cerutti, un homme très apprécié des investisseurs qui a su relancer l'entreprise depuis son introduction en Bourse l'an dernier.

L'annonce mercredi soir de sa démission pour prendre la tête du groupe de conseil en technologies Altran était tout sauf attendue, M. Cerutti, 54 ans, ayant encore fait part récemment de son désir de s'inscrire dans la durée à Euronext.

"L'heure de vérité, c'est maintenant. Donc je ne me vois pas partir, parce que tout ce que j'ai fait ces dernières années, c'était pour ce qui commence aujourd'hui", indiquait-t-il à l'AFP en octobre.

L'incertitude était palpable mercredi matin à la Bourse de Paris, où le cours perdait 2,43% à 39,13 euros vers 11H00. De son côté, Altran s'appréciait de 3,68% à 9,71 euros.

Son départ est "une vraie surprise pour tout le monde", confirme une source interne au groupe. "Nous sommes déçus, mais nous comprenons qu'il se lance dans ce nouveau défi à Altran", selon cette source.

M. Cerutti a été la cheville ouvrière du nouvel Euronext, dont l'introduction en Bourse en juin 2014 sur ses propres marchés a été le premier aboutissement.

Pour les analystes de RBC Capital Markets, "M. Cerutti est très compétent (comme le montre le fait que l'action a doublé depuis l'introduction en Bourse en 2014) et un enthousiaste promoteur de l'entreprise".

Le groupe a fait son entrée en Bourse à 20 euros, le cours de Bourse ayant grimpé jusqu'à 40 euros récemment.

"Dominique Cerutti était clairement apprécié des investisseurs en raison du travail remarquable qui a été réalisé depuis la prise d’indépendance d'Euronext", constate un courtier parisien dans une note.

Ce succès a effacé les dernières années tumultueuses pour ce groupe, qui chapeaute les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne.

-Plan d'économie et ouverture vers les entreprises-

Racheté en 2007 par le NYSE, mastodonte qui gère la Bourse de New York, le groupe passe sous pavillon américain, l'Europe ne devenant plus alors une priorité stratégique.

Après l'échec de la fusion entre NYSE Euronext et l'Allemand Deutsche Boerse (XETRA:DB1Gn) en 2011, le spécialiste américain des dérivés ICE fait une offre fin 2012 sur le groupe transatlantique, mais se sépare des activités européennes continentales, ce qui sera fait en juin 2014.

Lors de cette introduction en Bourse, M. Cerutti, qui a rejoint NYSE Euronext en 2009 après une long parcours au sein du groupe américain IBM (NYSE:IBM), se bat alors pour redonner du lustre à Euronext et le protéger d'un éventuel rachat.

Il met en place un noyau d'actionnaires regroupant des banques européennes et élabore une stratégie tournée davantage vers le financement des entreprises que vers les produits financiers sophistiqués, bénéficiant dans le même temps d'un dynamisme retrouvé du marché des introductions en Bourse avec une année 2014 quasi-record.

Euronext a également des ambitions dans les produits dérivés, notamment agricoles, même s'il reste un nain dans ce domaine par rapport à ses concurrents.

M. Cerutti a engagé en outre un plan d'économies, revu récemment à la hausse, de 60 à 80 millions d'euros d'ici 2016.

"Je suis particulièrement fier de tout ce qui a été accompli au sein d'Euronext au cours des 18 derniers mois", a d'ailleurs indiqué M. Cerutti, dans le communiqué annonçant son départ.

M. Cerutti faisait toutefois parfois moins consensus en interne, notamment quand il a décidé de déménager le siège du groupe du 1er arrondissement de Paris à La Défense, un transfert prévu cette année.

En outre, les économies de coûts se font au prix d'importantes réductions d'effectifs, lesquels vont passer de 760 à 700 salariés, au grand dam des syndicats.

Le groupe va désormais s'atteler à trouver un successeur à Dominique Cerutti, dont le parcours et la culture d'entreprise "à l'américaine" pouvait détonner dans le milieu financier parisien.

Il doit rester en place jusqu'au 15 juillet et sera présent lors de la présentation des résultats pour le premier trimestre et l'assemblée générale du groupe, prévus début mai.

Puis, il reviendra à ses premiers amours, dans le conseil en technologie, les analystes chez Credit Suisse rappelant que "M. Cerutti a rejoint NYSE Euronext en tant que responsable de la technologie en 2009 et est un ingénieur de formation".

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