Wall Street a terminé la séance dans le vert vendredi, confiante dans l'imminence d'un accord sur la dette et le budget américains, même si celui-ci tardait à se concrétiser: le Dow Jones a gagné 0,73% et le Nasdaq 0,83%.
Selon des résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones a progressé de 111,04 points à 15.237,11 points quand le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 31,12 points à 3.791,87 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a augmenté de 0,63% (+10,64 points) à 1.703,20 points.
"La hausse se poursuit grâce à l'optimisme des investisseurs quant à un accord sur le budget" et la dette, a estimé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Les intervenants sur le marché ont ainsi fait fi de la baisse du moral des ménages américains, qui a atteint un plus bas depuis janvier, selon la première estimation de l'indice publiée vendredi par l'Université du Michigan. L'indice a glissé pour le troisième mois consécutif.
La veille, c'étaient les inscriptions hebdomadaires au chômage qui étaient de mauvais augure pour la croissance économique. Elles s'étaient affichées en hausse de 66.000 à 374.000 demandes pour la semaine close le 5 octobre, beaucoup plus qu'attendu.
"La baisse du moral des ménages n'était pas aussi forte que prévue, et les inscriptions au chômage ne reflètent pas complètement la réalité car il y a eu des ajustements informatiques en Californie et l'effet de la fermeture partielle du gouvernement", a relativisé Peter Cardillo.
"Le vrai souci pour Wall Street est de voir écartée la possibilité d'un défaut de paiement", a souligné William Lynch, de Hinsdale Associates.
A cet égard, la reprise des discussions entre le président Barack Obama et des responsables républicains jeudi ont donné bon espoir d'une sortie de crise aux observateurs, mais aucun accord n'a pour autant été trouvé.
"Nos équipes vont continuer à se parler ce soir, nous aurons plus de discussions, le président a dit qu'il consulterait son administration, et j'espère que nous pourrons entrevoir une façon d'avancer ensuite", a déclaré le chef de la majorité à la Chambre des représentants, Eric Cantor.
En attendant, l'échéance du 17 octobre, date butoir fixée par le Trésor américain pour que le Congrès relève la limite légale de la dette publique, approche à grands pas.
Les investisseurs ont aussi digéré des "résultats d'entreprises qui ont dépassé les attentes du marché", a noté Peter Cardillo.
La banque JPMorgan Chase a subi une perte nette de 380 millions de dollars au troisième trimestre à cause de lourdes charges juridiques pour mettre fin à des poursuites, mais a malgré tout dépassé les attentes du marché.
Toujours dans le secteur bancaire, Wells Fargo a aussi dépassé les attentes, en dépit d'un ralentissement de ses activités de crédits immobiliers, avec un bénéfice net en hausse de 13% sur le trimestre à 5,3 milliards de dollars.
L'action de JPMorgan a fini en léger repli de 0,02% à 52,51 dollars, comme celle de Wells Fargo (-0,02%) à 41,43 dollars.
"Ce qui inquiète du côté de Wells Fargo est que le crédit immobilier est son coeur d'activité", a fait valoir William Lynch.
Dans un autre secteur, les titres des groupes pétroliers ont fini en hausse, notamment ExxonMobil (+1,06% à 86,95 dollars) et Chevron (+1,11% à 117,67 dollars), qui tiraient le Dow Jones vers le haut.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a fait état vendredi d'une hausse de l'offre de pétrole au troisième trimestre, notamment grâce à la production hors Opep, portée entre autres par celle du pétrole de schiste aux Etats-Unis dont bénéficient les géants pétroliers.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est contracté à 2,682% contre 2,685% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,735%, contre 3,742% la veille.