Wall Street a terminé en légère baisse jeudi, après avoir effleuré son sommet historique en cours de séance, des indicateurs de bonne tenue sur l'économie américaine ne parvenant pas à convaincre complètement le marché: le Dow Jones a lâché 0,15% et le Nasdaq 0,07%.
Selon les résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 20,88 points à 14.054,49 points. Il a grimpé en cours de séance jusqu'à 14.149,15 points, soit à 15,38 points de son record en clôture.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 2,07 points à 3.160,19 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 de 0,09% (-1,31 point) à 1.514,68 points.
Le marché "a sans doute autant de raisons de baisser que de monter", selon Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
"Après la forte baisse enregistrée en début de semaine et liée aux craintes sur l'Europe, les investisseurs ont réalisé que cela n'affectait pas directement l'économie américaine, ce qui a été confirmé par les bons indicateurs publiés" depuis, a ajouté le courtier.
Ainsi, les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé plus que prévu aux Etats-Unis du 16 au 23 février, après une semaine de hausse, et l'activité économique de la région de Chicago s'est accélérée en février, atteignant son niveau le plus élevé en onze mois.
Les autorités américaines ont par ailleurs revu en hausse leur estimation du produit intérieur brut du quatrième trimestre, en progression de 0,1% d'octobre à décembre. Cette révision est toutefois moins forte que prévu par les analystes.
Surtout, "Wall Street garde un oeil sur Washington, à quelques heures de la date-butoir marquant la mise en place automatique de coupes dans les dépenses du gouvernement", ont noté les experts de Schaeffer's Investment Research.
Sauf si démocrates et républicains parviennent à un accord peu probable d'ici à vendredi, le budget fédéral sera amputé de 85 milliards de dollars jusqu'à fin septembre, fin de l'exercice en cours, avant d'être sabré de 109 milliards par an pendant les huit prochaines années.
Sur le front des valeurs, plusieurs groupes de distribution ont pâti de résultats décevants.
Le site internet spécialiste des bonnes affaires Groupon, qui a publié mercredi une nouvelle perte et des prévisions décevantes, a ainsi dégringolé de 24,28% à 4,53 dollars. Le groupe a annoncé jeudi le départ avec effet immédiat de son directeur général et co-fondateur Andrew Mason.
La chaîne de grands magasins JCPenney a vu son titre chuter de 16,97% à 17,57 dollars après avoir publié une baisse de 28% de ses ventes au dernier trimestre et une perte bien inférieure aux prévisions du marché.
Sa concurrente Sears a aussi chuté de 5,20% à 45,00 dollars après avoir fait état d'une perte de près de 500 millions de dollars au dernier trimestre et d'une baisse de son chiffre d'affaires.
La chaîne Kohl's s'est également affiché en recul (-1,09% à 46,10 dollars) malgré la diffusion d'un bénéfice et d'un chiffre d'affaires dépassant les attentes des analystes. Mais les prévisions du groupe pour l'ensemble de l'année déçoivent les investisseurs.
Le libraire en difficultés Barnes & Nobles, qui a fait part lundi de la possibilité d'un rachat d'une partie de ses activités par son fondateur et plus gros actionnaire, a en revanche progressé de 3,35% à 15,74 dollars après avoir pourtant fait état d'une perte surprise au dernier trimestre et d'un chiffre d'affaire en plus forte baisse qu'attendu.
Le marché obligataire s'est inscrit en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,888% contre 1,903% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,094% contre 3,103% la veille.