La Bourse de New York a fini en nette baisse la dernière séance du mois, rattrapée notamment par la nervosité du marché concernant la politique monétaire américaine, sur fond de chiffres mitigés aux Etats-Unis: le Dow Jones a lâché 1,36% et le Nasdaq 1,01%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est replié de 208,96 points à 15.115,57 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 35,39 points à 3.455,91 points.
Le Standard & Poor's 500 a lâché quant à lui 1,43% (-23,67 points) à 1.630,74 points.
Après une entrée en matière hésitante et une brève incursion en territoire positif, les indices boursiers ont plongé de plus de 1% en fin de séance, victimes d'importants mouvements de ventes.
La nervosité des investisseurs, peu nombreux sur la place financière en cette fin de semaine, s'est aussi traduite par une forte remontée de l'indice dit "de la peur" mesurant la volatilité du marché, qui a fini à son plus haut depuis la mi-avril.
Comme le reste de la semaine, "cette séance a été très décousue, (...) ce qui peut s'expliquer en partie aujourd'hui par des ajustements de portefeuilles par les investisseurs en fin de mois", a expliqué Steven Rosen, de la Société Générale à New York.
D'autre part, le marché était miné par "une guerre entre les différentes lectures des données économiques américaines", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Une intervention la semaine dernière du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, a renforcé les attentes d'un ralentissement anticipé des mesures de soutien exceptionnelles de l'institution à l'économie en cas d'amélioration durable de la conjoncture.
"C'était une séance typique aujourd'hui: le marché ne sait pas s'il veut avoir de bonnes statistiques ou des mauvaises statistiques, l'un impliquant que la Fed ne sera plus derrière le marché, et l'autre impliquant que l'économie ne va pas si bien", a-t-il résumé.
Ainsi, l'annonce d'un tassement inattendu des dépenses de consommation et des revenus des ménages en avril aux Etats-Unis a plombé les indices à l'ouverture, avant qu'une forte augmentation de l'activité économique de la région de Chicago, puis du rebond du moral des ménages en mai, ne leur redonnent un coup de pouce.
Mais la bonne humeur des investisseurs s'est avérée de courte durée, et très vite, les vendeurs ont repris le dessus, a relevé Steven Rosen, selon qui cela annonce une semaine prochaine "tout aussi incertaine".
Côté valeurs, le groupe informatique Dell, qui a une nouvelle fois recommandé le soutien de son projet de rachat par son PDG-fondateur Michael Dell en vue d'un retrait de la Bourse, s'est apprécié de 0,64% à 13,35 dollars.
Le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble, qui doit former prochainement une nouvelle équipe dirigeante après le rappel de son ancien PDG Alan George Lafley, selon la presse, a cédé 2,95% à 76,76 dollars.
L'assureur AIG, qui a annoncé n'avoir pas reçu l'un des paiements prévus pour la vente d'une filiale de location d'avions à des investisseurs chinois, a plongé de 3,79% à 44,46 dollars.
Le fonds immobilier American Realty Capital Properties (ARCP) a abandonné 3,49% à 15,22 dollars après un accord avec GE Capital, filiale du conglomérat GE (-1,19% à 23,32 dollars), pour le rachat d'un important portefeuille d'actifs.
Le groupe d'habillement américain Guess s'est envolé de 8,28% à 31,78 dollars, dopé par un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.
Les valeurs bancaires ont largement reculé: Bank of America a cédé 1,23% à 13,66 dollars, Citigroup 2,40% à 51,99 dollars, JPMorgan Chase 1,85% à 54,59 dollars, Goldman Sachs 1,38% à 162,08 dollars mais Morgan Stanley a avancé de 0,31% à 25,90 dollars.
Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, a progressé à 2,164%, à son plus haut niveau depuis début avril 2012, contre 2,124% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,308% contre 3,287%.