La Bourse de New York a limité ses pertes lundi, grâce au soutien des valeurs liées à la finance et aux matières premières qui ont résisté aux inquiétudes sur les dettes publiques européennes: le Dow Jones a cédé 0,36% et le Nasdaq 0,37%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 39,51 points à 11.052,49 points, après être tombé en séance sous le seuil des 11.000 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 9,34 points à 2.525,22 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 de son côté a reculé de 0,14% (1,64 point) à 1.187,76 points.
"Deux principaux catalyseurs" ont permis au marché de réduire ses pertes en fin de séance, a expliqué Art Hogan, de Jefferies.
Le marché a été soutenu par "le rebond des valeurs financières, probablement en réponse à l'adoption d'un plan de sauvetage des banques irlandaises, alors que le secteur s'était replié deux semaines d'affilée", a précisé l'analyste.
Autre secteur en forme, les valeurs liées aux matières premières, d'abord pénalisées par le renforcement du dollar puis rachetées alors que les marchés du pétrole, du gaz, des métaux de base ou encore des céréales, ont progressé.
Ces secteurs avaient été pénalisés ces derniers jours par le renforcement de la monnaie américaine, refuge des investisseurs inquiets devant un risque de contagion de la crise budgétaire européennes. Les "chasseurs de bonnes affaires" ont donc fait leurs emplettes, a estimé Art Hogan.
Malgré l'adoption d'un plan d'aide à l'Irlande de 85 milliards d'euros au cours du week-end, ces inquiétudes ont encore pesé sur les places financières en Europe. L'Eurostoxx 50 a lâché 2,45% lundi.
En début de séance à New York, la forte activité enregistrée lors du week-end qui vient de s'achever, considéré comme majeur en termes de consommation aux Etats-Unis, n'avait pas empêché le marché de reculer, dans le sillage de ses homologues européens.
L'acheteur moyen a dépensé 6,4% de plus que l'an dernier, selon l'association des distributeurs américains (NRF), qui table sur des ventes totales avoisinant 45 milliards de dollars, un record.
"Les dépenses sont en hausse de quelque 6% mais les prix le sont encore plus que ça. Les prix du pétrole, par exemple, sont en augmentation de 25% par rapport à leur niveau de l'an passé. Les chiffres sont bons, mais ce ne suffit pas à compenser ce qui se passe dans le reste du monde", a noté Anthony Conroy, de BNY Convergex Group.
Bank of America (+1,71% à 11,31 dollars) et JPMorgan Chase (+1,09% à 37,91 dollars) ont nettement progressé au sein de l'indice Dow Jones, tout comme le producteur d'aluminium Alcoa (+0,91% à 13,29 dollars).
Le numéro un mondial de la distribution, Wal-Mart (+0,20% à 53,85 dollars), a offert d'acheter 51% du capital du groupe sud-africain Massmart pour plus de 2,6 milliards de dollars.
Les solides chiffres de la consommation n'ont pas profité aux titres des grands magasins Macy's (-2,23% à 25,42 dollars) ou Saks (-0,43% à 11,53 dollars).
Les spécialistes de la distribution de produits électroniques espéraient profiter du "Cyber Lundi", avec la multiplication de soldes en ligne. Amazon.com (+1,29% à 179,49 dollars) est monté au niveau historique de 181,84 dollars mais eBay (-2,95% à 30,23 dollars) a reculé.
Le titre du groupe de messagerie Fedex (+4,67% à 91,59 dollars) était soutenu par un relèvement de recommandation des analystes de Credit Suisse, de "neutre" à "surperformance", avec un objectif de cours rehaussé à 111 dollars.
Le marché obligataire a tout de même profité de la fébrilité des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans descendait à 2,822% contre 2,864% vendredi soir et celui du bon à 30 ans à 4,148% contre 4,207%.