Wall Street n'a pas pu résister vendredi à un sentiment d'inquiétude généralisée alimenté par les craintes de déflation en zone euro, les turbulences persistantes dans les pays émergents ou les résultats mitigés d'entreprises américaines: le Dow Jones a perdu 0,94% et le Nasdaq 0,47%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a reculé de 149,76 points à 15.698,85 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 19,25 points à 4.103,88 points.
L'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,65% (- 11,60 points) à 1.782,59 points.
"Le recul des indices est le fruit de plusieurs éléments" minant les marchés parfois depuis plusieurs jours et provoquant une certaine "nervosité concernant la croissance mondiale", a estimé Anthony Conroy de BNY Convergex Group.
2014 à l'image d'un janvier morose?
Les investisseurs craignent notamment que la reprise dans la zone euro se fasse attendre après l'annonce d'un nouveau ralentissement de l'inflation en janvier à 0,7%. Cette publication, couplée à un chômage toujours élevé, a fait ressortir le spectre d'une déflation dans la région.
Ces inquiétudes étaient renforcées par le fait que les ventes au détail en Allemagne ont accusé un fort recul en décembre, soulignait Patrick O'Hare de Briefing.com.
Dans le même temps les devises de plusieurs pays émergents continuent à souffrir malgré une série de mesures prises cette semaine visant à enrayer leur recul.
Quant aux Etats-Unis, les indicateurs américains du jour se sont révélés contrastés. L'inflation a certes accéléré en décembre dans le pays et le moral des ménages américains a reculé un peu moins que prévu en janvier, mais l'activité économique de la région de Chicago a diminué en janvier pour le troisième mois consécutif.
Les annonces de plusieurs grands noms de la cote ont aussi pris de court les marchés, qu'il s'agisse d'un avertissement sur résultat du numéro un mondial de la distribution Wal-Mart (-0,09% à 74,68 dollars) ou du bénéfice bien inférieur aux attentes du commerçant en ligne Amazon (-11,00% à 358,69 dollars), deux géants de la consommation.
Par ailleurs, alors que le Dow Jones affiche un repli de plus de 5% depuis le début de l'année, les investisseurs "se demandent si 2014 ne va pas être à l'image de ce début d'année morose et s'il ne vaut mieux pas se retirer dès maintenant", relevait Anthony Conroy.
Barbie et Hot Wheels plombent Mattel
Parmi les autres résultats à l'agenda figuraient ceux du groupe pétrolier Chevron, qui a vu son bénéfice net reculer de 18% et son chiffre d'affaires de 5% en 2013 (-4,14% à 111,63 dollars).
Le groupe Mattel (jouets et jeux) a souffert d'un chiffre d'affaires en hausse de seulement 1% en raison du recul des ventes de produits phare comme Barbie, Hot Wheels et Fisher-Price. Le titre a plongé de 12,02% à 37,84 dollars.
Le groupe internet Google est parvenu à tirer son épingle du jeu (+4,01% à 1.180,97 dollars) avec un bénéfice en hausse de 20% l'an dernier.
L'éditeur de jeux sur internet Zynga, en difficulté, a de son côté bondi de 23,60% à 4,40 dollars après avoir annoncé l'acquisition du studio d'animation californien NaturalMotion pour 527 millions de dollars, ainsi que 314 suppressions d'emplois.
Twitter a gagné 1,62% à 64,50 dollars après avoir annoncé l'acquisition, pour une somme non divulguée, de 900 brevets auprès d'IBM (-0,38% à 176,68 dollars).
Microsoft a gagné 2,66% à 37,84 dollars. Selon des informations de presse la recherche d'un nouveau directeur général touche à sa fin et le co-fondateur de l'entreprise, Bill Gates, pourrait dans la foulée quitter la présidence du conseil d'administration.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,668% contre 2,693% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,622% contre 3,635% à la précédente clôture.