Wall Street a repris son souffle mercredi après avoir atteint des records, peu inspirée par la décision largement anticipée de la Réserve fédérale de maintenir en l'état son soutien à l'économie: le Dow Jones a cédé 0,39% et le Nasdaq 0,55%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones, qui avait terminé la veille à un nouveau plus haut, a lâché 61,59 points à 15.618,76 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,72 points à 3.930,62 points.
L'indice S&P 500, également à des sommets la veille, a régressé de 0,49% (- 8,64 points) à 1.763,31 points.
Selon un communiqué du Comité monétaire de la Réserve fédérale (Fed), l'institution va poursuivre ses achats mensuels de bons du Trésor (45 milliards de dollars) et de titres adossés à des créances immobilières (40 milliards) pour continuer à soutenir la reprise économique américaine, mise à mal par le blocus budgétaire.
La Fed maintient également son taux directeur entre 0 et 0,25% comme elle le fait depuis fin 2008.
Comme à l'issue de sa réunion de septembre, l'institution dit "attendre davantage de preuve de progrès" avant d'ajuster le rythme de ses achats d'actifs.
"On n'anticipait pas de nouvelles détonantes, et on n'en pas eu", remarque William Lynch de Hinsdale Associates. Aussi "comme le marché a été particulièrement solide ces derniers temps, il s'agit juste d'un peu de prises de profits".
Pour Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, "la seule chose qui a vraiment changé (dans le communiqué de la Fed) c'est qu'ils ne parlent plus du +resserrement du crédit sur les marchés financiers+".
Contrairement à son communiqué précédent, la Fed n'a en effet pas fait mention de la hausse des taux immobiliers qui pouvait compromettre la reprise, reconnaissant implicitement que les taux ont cessé de grimper.
"Mais de là à extrapoler sur la date d'un début du ralentissement" des aides de la Fed, "c'est un peu couper les cheveux en quatre", souligne Gregori Volokhine. "Il faudrait vraiment qu'ils aient d'autres signes de l'amélioration du marché du travail ou de l'économie" pour qu'ils prennent une décision en ce sens.
A cet égard, les derniers chiffres sur l'emploi ne sont pas très encourageants: selon l'enquête mensuelle de la société de services informatiques ADP, les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis ont en effet nettement ralenti en octobre.
Début réussi de la start-up Criteo
Du côté des valeurs, l'actualité reste rythmée par les résultats trimestriels.
Le premier constructeur automobile américain, General Motors (GM) s'est ainsi adjugé 3,27% à 37,24 dollars après avoir révélé un bénéfice en baisse mais meilleur que prévu.
L'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts (EA), qui a relevé mardi ses prévisions annuelles après des résultats trimestriels meilleurs que prévu, a bondi de 7,75% à 26,00 dollars.
Côté déception figure Western Union, qui chute de 12,42% à 16,85 dollars. Le leader mondial du transfert d'argent a fait état d'une chute de 20% du bénéfice et prévenu que les coûts destinés à se conformer à de nouvelles réglementations allaient augmenter.
Le réseau social professionnel LinkedIn, qui a émis des prévisions décevantes, a perdu 9,32% à 224,11 dollars.
Le site internet Yelp, spécialiste de critiques de restaurants et de commerces locaux, a reculé de 2,59% à 67,05 dollars après avoir fait état d'une perte plus importante que prévu.
Criteo, start-up française spécialiste du ciblage publicitaire sur internet, a pour sa part fait une entrée étincelante sur le Nasdaq en s'adjugeant 14,16% par rapport à son prix d'introduction, à 35,39 dollars.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a grimpé à 2,527% contre 2,507% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,632% contre 3,622% la veille.