Wall Street a encore ouvert en nette baisse lundi, le week-end n'ayant manifestement pas suffi à calmer le désarroi des investisseurs après le vote de Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne: le Dow Jones perdait 1,29% et le Nasdaq 1,47%.
Vers 13H45 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 224,29 points à 17.176,46 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 69,30 points à 4.638,68 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 25,42 points, soit 1,25%, à 2.011,99 points.
La Bourse de New York avait fini sur une chute vendredi, sonnée comme les autres places financières après le choc provoqué par le scrutin britannique de la veille sans toutefois céder à la panique: l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avait perdu 3,39% à 17.399,86 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,12% à 4.707,98 points.
"La pause du week-end n'a pas suffi à calmer le malaise qui persiste après le vote britannique, les marchés européens continuant à être secoués", soulignaient les analystes de Charles Schwab.
De fait, le bref répit observé en Asie et à l'ouverture en Europe s'est rapidement dissipé lundi. Les Bourses européennes se sont enfoncées au fil de la matinée. Si les pertes étaient moins spectaculaires que vendredi, la tendance était néanmoins clairement négative.
Certains craignaient d'assister à un cycle baissier prolongé.
"Même si le déclin du S&P 500 vendredi s'inscrivait dans la moyenne des baisses liées à des chocs du marché depuis la Deuxième guerre mondiale, un déclin bref et superficiel pourrait ne pas être à l'ordre du jour" cette fois-ci, s'inquiétait par exemple Sam Stovall, chez S&P Global Market Intelligence.
"Cette fois il y a une menace réelle pour la croissance économique mondiale, alors que la plupart des autres chocs ont rapidement été analysés comme ne pouvant pas déclencher une récession mondiale", selon lui.
Face à ce pessimisme, le secrétaire américain au Trésor Jack Lew s'est voulu rassurant.
"Il ne fait pas de doute que c'est un nouveau défi défavorable" pour l'économie mondiale mais "c'est quelque chose que nous pouvons gérer", a-t-il assuré sur la chaîne de télévision CNBC.
Il a ajouté qu'il n'y avait pas "de développement d'une crise financière" et que l'impact sur les marchés financiers semblait "ordonné".
"Même si l'impact économique sur les Etats-Unis sera vraisemblablement plus modeste" que sur la zone euro, "un affaiblissement des échanges commerciaux, un renforcement du dollar et des conditions de financement plus resserrées ne devraient pas être propices à un durcissement de la politique monétaire à court terme", remarquait-on tout de même chez Daiwa Capital Markets.
Le marché obligataire profitait encore de l'inquiétude pour monter. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,479% contre 1,565% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,305%, contre 2,415% précédemment.