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La France étoffe son arsenal pour sécuriser les fonds marins

Publié le 11/10/2022 20:54
Mis à jour le 11/10/2022 20:56
© Reuters. Le président français Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse, lors du sommet informel de la Communauté politique européenne à Prague. /Photo prise le 7 octobre 2022/REUTERS/Leonhard Foeger

par John Irish

PARIS (Reuters) - La France sera dotée dans les prochains mois de ses premiers robots capables d'opérer en eaux profondes dans le cadre d'un programme militaire plus large destiné à prévenir toute menace hybride telle que des attaques contre ses câbles sous-marins, a-t-on appris de deux sources au fait du dossier.

Le sabotage présumé des gazoducs Nord Stream en mer Baltique à la fin du mois de septembre a renforcé l'inquiétude des pays occidentaux quant à la vulnérabilité de leurs infrastructures stratégiques - télécommunications, énergie entre autres - reposant sur les fonds marins, particulièrement celles situées à des profondeurs de 3.000 à 6.000 mètres.

Pour le moment, seules les armées américaine, russe et chinoise, ainsi que des entreprises privées, disposent de robots sous-marins autonomes (AUV, selon l'acronyme anglais) et de véhicules sous-marins commandés à distance (ROV) conçus pour de telles profondeurs.

La France, deuxième puissance maritime de la planète, ne possède que deux robots capables de plonger à 2.000 mètres.

Alors que 450 câbles assurent le transit de 98% des communications numériques à travers le monde, le pays compte une cinquantaine de câbles pour la métropole et les territoires d'outre-mer, ce qui l'expose particulièrement aux risques de sabotage, d'accident voire de vol, souligne-t-on de sources officielles.

"Le vrai problème stratégique, c’est l’ouverture à des profondeurs qui ne sont pas maîtrisées par la France jusqu’à 6.000 mètres", dit une source au fait de la stratégie française.

Cette source souligne que 2% seulement des fonds océaniques sont aujourd'hui cartographiés et que les Etats se livrent bataille pour en connaître davantage.

"C'est là-dessus que la stratégie est pertinente parce que le câble, il faudra être capable de voir comment il est et comment agir."

En 2021 déjà, la présence d'un navire russe équipé de sonars ultra-performants au-dessus d'une zone d'eaux profondes au large des côtes irlandaises où devait être installé un nouveau câble reliant l'Irlande à la Norvège avait alerté les spécialistes.

Jeudi à Prague, lors du sommet de la Communauté politique européenne (CPE), les dirigeants européens sont convenus de la nécessité de renforcer leurs moyens de protection sous-marins.

"Avoir une coopération de nos systèmes d'observation, parfois de nos systèmes de surveillance militaire, est une très bonne chose tant nous voyons que l'hybridation de la guerre, celle que nous sommes en train de vivre, met à risque ses infrastructures et créent des très grandes vulnérabilités dans nos pays. Ça vaut pour le maritime, ça vaut pour le très profond et les câbles, ça vaut aussi pour le spatial", a souligné le président Emmanuel Macron à l'issue de la réunion.

MAÎTRISER LES FONDS MARINS

Dix jours avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la France a présenté une nouvelle "stratégie de maîtrise des fonds marins".

Au coeur de ce programme figure la construction par les groupes de défense français de drones sous-marins et de robots d'intervention capables d'opérer à 6.000 mètres de fond avec l'objectif d'en avoir un de chaque en service d'ici à 2025, et potentiellement trois de chaque d'ici à 2028.

En attendant, Paris a débloqué quelque 11 millions d'euros pour obtenir un AUV et un ROV "sur étagère" auprès d'une entreprise étrangère.

Ces engins, qui devraient être opérationnels d'ici la fin de l'année ou en début d'année prochaine, permettront de "rassurer" après les récents événements dans la Baltique et serviront, à plus long terme, à déterminer exactement la manière dont la France utilisera ces nouvelles capacités sous-marines.

La sécurité et la surveillance des infrastructures de télécommunications sont actuellement assurées par les opérateurs eux-mêmes, qui peuvent rapidement signaler la rupture d'un câble.

Les autorités n'interviendraient pas à moins qu'elles ne soient sollicitées par les opérateurs, déclare une source.

Cependant, ajoute-t-elle, les infrastructures européennes de télécommunications ne sont pas aussi vulnérables qu'on ne le dit parfois.

© Reuters. Le président français Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse, lors du sommet informel de la Communauté politique européenne à Prague. /Photo prise le 7 octobre 2022/REUTERS/Leonhard Foeger

"Les opérateurs sauraient immédiatement si un câble de fibre optique est rompu. Il y a beaucoup d'alarmisme mais avant de perdre les communications ente les Etats-Unis et l'Europe, il faut couper de nombreux câbles", dit-elle.

"Les personnes que cela pertuberait le plus sont les traders qui comptent sur une micro-seconde, mais vous et moi, à moins que vous n'investissiez beaucoup en Bourse, ne verrions pas la différence en cas de coupure d'un câble."

(Avec Michel Rose et Mathieu Rosemain, version française Jean-Stéphane Brosse)

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