ISTANBUL (Reuters) - Le gouvernement turc a imputé lundi à la mouvance kurde l'attentat qui a tué dimanche six personnes dans une artère commerçante d'Istanbul et les autorités ont annoncé l'arrestation de 47 suspects dont une ressortissante syrienne accusée d'avoir posé la bombe.
Selon le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu, l'attentat a été organisé à Kobané, une ville du nord de la Syrie où les forces turques affrontent régulièrement la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple), qu'Ankara considère comme un groupe terroriste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Six personnes sont mortes et plus de 80 autres ont été blessées dimanche dans cet attentat qui n'a pas été revendiqué.
Le PKK a réfuté toute implication dans l'attentat, disant ne jamais viser de cible civile.
"Il est pour nous hors de question de viser des civils de quelque manière que ce soit", déclare le mouvement kurde dans un communiqué publié sur son site internet, balayant les accusations selon lesquelles des membres des YPG étaient responsables de l'attaque.
Le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, Mazloum Abdi, a également démenti lundi toute implication.
TRT, la télévision publique turque, a diffusé lundi les images d'une femme présentée comme étant Ahlam Albashir, la poseuse de bombe présumée, conduite par la police vers le siège de la police stambouliote.
Cette dernière affirme que la suspecte a reconnu pendant son interrogatoire avoir été formée au renseignement par des militants kurdes.
Une source gouvernementale turque a par ailleurs déclaré à Reuters que si la femme interpellée avait des liens avec le PKK, cela n'excluait pas une implication de l'organisation Etat islamique.
(Ali Kucukgocmen et Jonathan Spicer; version française Nicolas Delame, édité par Kate Entringer)