Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

Le gouvernement renonce à reprendre la dette de la SNCF

Publié le 19/09/2016 19:32
© Reuters. PAS DE REPRISE LA DETTE DE LA SNCF PAR L’ETAT
ALSO
-

par Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français juge désormais inopportun de reprendre une partie de la dette de la SNCF en raison de la situation des finances publiques, contrairement à ce qu'avait laissé entendre le Premier ministre en juin, pendant la grève des cheminots, selon un rapport remis lundi au Parlement.

Manuel Valls avait alors déclaré qu'un rapport examinerait "les différentes hypothèses" de reprise, ainsi que la création d'une "caisse d'amortissement".

Ce coup de pouce était demandé par le président de la SNCF, Guillaume Pepy, en contrepartie des concessions du gouvernement dans les négociations sur l'organisation du travail dans le groupe, qui ont abouti à un quasi statu quo pour les cheminots au détriment de l'objectif de compétitivité de la direction.

Mais selon les conclusions du rapport obtenu par Reuters, "le gouvernement estime qu'il n'est pas opportun d'envisager à ce stade un dispositif de reprise de la charge de la dette historique du gestionnaire d'infrastructure".

"Une reprise de dette, partielle ou totale, tout comme son cantonnement dans une structure ad hoc, aurait des conséquences très lourdes sur les finances publiques", souligne le rapport.

"Une reprise de tout ou partie de la dette pèserait lourdement sur le déficit public ainsi que sur le programme de financement de l’Etat et dégraderait la qualité de la signature de l’Etat français", poursuivent ses auteurs.

L'encours de la dette de SNCF Réseau (ancien RFF), le gestionnaire d'infrastructure, était de 40,8 milliards d'euros à fin juin 2016, lit-on dans le rapport.

Le président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, Hervé Maurey, a dénoncé les conclusions du rapport.

CONTRADICTIONS

"Très clairement, on ne prend pas de décision et on laisse le problème au successeur de l'actuel gouvernement", a-t-il dit à Reuters. "Pendant ce temps-là, la SNCF est dans une situation extrêmement dramatique, avec une dette qui continue à augmenter tous les ans, qui est aujourd'hui de 50 milliards et qui va vraisemblablement monter jusqu'à 60 milliards."

"On continue à ne rien faire pour sauver la SNCF", a-t-il poursuivi, en soulignant que le gouvernement voulait dans le même temps lui imposer des contrats pour sauver le site Alstom (PA:ALSO) de Belfort. "On va finir par vraiment couler la SNCF."

Le rapport renvoie dans le futur l'examen de solutions pour la dette de la SNCF, plusieurs années après la signature du futur contrat de performance.

"La prochaine actualisation de ce contrat, qui interviendra trois ans après sa signature, sera l’occasion de réexaminer les solutions mises en oeuvre pour maîtriser et réduire l’endettement de SNCF Réseau", lit-on dans ses conclusions.

Selon le rapport, la dette de SNCF Réseau devrait se stabiliser à environ 50 milliards d'euros en 2025 et le coût de portage à environ 1,5 milliard d'euros par an.

"Les frais financiers liés à la dette pèseront donc un poids très important dans les comptes de l’établissement au cours de la prochaine décennie", souligne le rapport.

Interrogé, le secrétariat d'Etat aux Transports a minimisé la contradiction apparente entre les déclarations de Manuel Valls en juin et les conclusions de ce rapport gouvernemental.

© Reuters. PAS DE REPRISE LA DETTE DE LA SNCF PAR L’ETAT

"Le Premier ministre avait seulement évoqué la remise d'un rapport qui permettrait d'examiner toutes les hypothèses", a-t-on déclaré à Reuters. "Ce rapport est là pour nourrir les discussions et pour que les législateurs aient en main tous les éléments du débat."

(Avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés