MARSEILLE (Reuters) - Les marins de l'ex-SNCM se sont opposés mardi à l'accostage à Marseille du Stena carrier, le navire affrété pour l'ouverture d'une ligne de fret entre la Corse et le continent par deux candidats malheureux à la reprise de la compagnie maritime.
Le bateau, qui devait entrer dans le port de Marseille pour charger un lot de remorques, a été empêché de s'amarrer à quai par deux chaloupes barrées par des marins de la CGT.
Le navire de la Corsica Linea, compagnie conjointement créée par le consortium d'entreprises Corsica Maritima et l'armateur Daniel Berrebi, dont l'offre pour la SNCM a été rejetée, doit assurer trois rotations hebdomadaires entre Bastia et Marseille.
Corsica Linea a annoncé lundi la mise en service d'une seconde ligne, début février, entre Marseille et Ajaccio.
L'arrivée du roulier battant pavillon danois avec un équipage européen de 22 hommes a suscité la colère des syndicats qui dénoncent cette "ouverture de lignes régulières concurrentes" opérées sous pavillon international.
Ils fustigent une "attaque frontale" contre l'ex-SNCM dont les actifs ont été transférés mardi au transporteur corse Patrick Rocca, qui n'a pas encore dévoilé le nom définitif de la compagnie mais qui est provisoirement appelée MCM.
Le tribunal de commerce a retenu le 20 novembre l'offre de Patrick Rocca pour la reprise de la SNCM placée en redressement judiciaire en 2014, au détriment notamment des offres déposées par Corsica Maritima et par Baja Ferries.
Les navires de la Société nationale Corse Méditerranée ont effectué lundi leurs dernières rotations avant le transfert ce mardi des actifs de la compagnie maritime au transporteur corse.
Tous les navires devaient être bloqués à quai mardi avant que la flotte de l'ex-SNCM ne renaisse sous ses nouvelles couleurs, mais l'ouverture d'une nouvelle ligne de fret fait, selon les marins, peser une menace sur sa pérennité.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)