PARIS (Reuters) - Le trafic des trains à la gare Montparnasse à Paris, toujours perturbé samedi au lendemain de l'incendie d'un transformateur électrique, devrait se dégrader dimanche et le retour à la normale ne devrait pas intervenir avant jeudi prochain.
La SNCF, qui comptait assurer samedi la circulation des deux tiers des trains initialement prévus au départ ou à l'arrivée de cette gare desservant l'ouest parisien et l'ouest de la France, prévoit de faire circuler 50% des trains dimanche.
Dans le cadre du plan de transport alternatif mis en place par la compagnie ferroviaire, les trains à destination et au départ du Sud-Ouest sont détournés vers la gare d'Austerlitz tandis que ceux vers la Bretagne et les Pays de la Loire circulent depuis et vers la gare Montparnasse.
Le sinistre survenu vendredi à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) dans un poste électrique de RTE, gestionnaire des lignes à haute tension françaises, a interrompu l'alimentation du réseau ferroviaire de cette gare en plein week-end de chassé-croisé des vacanciers.
Ce transformateur et les câbles qu'il abrite ne sont "plus fonctionnels" mais RTE pourra mettre en place "une solution technique provisoire pour la réalimentation en pleine puissance des voies et de la gare pour le jeudi 2 août prochain en travaillant jour et nuit jusqu'à cette date et en mobilisant tous les moyens dont nous disposons", a annoncé samedi en fin de matinée lors d'une conférence de presse Xavier Piechaczyk, membre du directoire de la filiale d'EDF (PA:EDF).
Selon ce représentant de RTE, les investigations vont se poursuivre pour déterminer les causes de cet "incendie majeur".
"A ce stade (...) aucun indice ne laisse supposer qu'un acte volontaire puisse être à l'origine de ce sinistre", a-t-il précisé.
LA SNCF ACCENTUE LA PRESSION SUR RTE
Mais le délai avancé par la filiale d'EDF ne satisfait pas la compagnie ferroviaire, qui a appelé à une résolution plus rapide du problème.
"On ne peut pas faire durer cette situation six jours sur la gare Montparnasse. C'est un endroit névralgique pour le transport ferroviaire donc il faut vraiment trouver des solutions le plus vite possible", a déclaré samedi après-midi sur BFMTV Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF.
Le PDG de SNCF Mobilités Guillaume Pepy avait déjà insisté plus tôt dans la journée sur la responsabilité de RTE dans ces perturbations.
"Cette panne est une panne extérieure à la SNCF", a-t-il déclaré samedi sur BFMTV en assurant qu'il refuserait "toute mise en cause de la SNCF".
"Nous sommes victimes, les usagers et nous-mêmes, d'un incendie qui a eu lieu sur un transformateur qui n'a rien à voir avec la SNCF, qui est un transformateur de la société RTE", a-t-il ajouté.
Comme annoncé vendredi par la compagnie ferroviaire, il a rappelé que la SNCF rembourserait les voyageurs pénalisés et demanderait en retour à être dédommagé par RTE.
"Nous allons nous retourner vers notre fournisseur RTE pour lui demander de nous indemniser", a dit Guillaume Pepy en estimant que le coût de ces perturbations devrait s'élever à "quelques millions d'euros" pour la SNCF.
Le gouvernement s'est également saisi de ce dossier samedi.
Estimant que les conséquences de l'incendie de vendredi "révèlent une manifeste fragilité dans l'alimentation de substitution de la gare Montparnasse par RTE", la ministre des Transports Elisabeth Borne et son ministre de tutelle Nicolas Hulot, chargé de la Transition écologique et solidaire, ont annoncé par voie de communiqué le lancement d'une mission d'enquête.
Ces problèmes de trafic, en plein week-end de chassé-croisé des vacanciers, surviennent exactement un an après une gigantesque panne ayant perturbé cette même gare parisienne après un incident technique et s'ajoutent à ceux enregistrés ces derniers mois lors des grèves des cheminots contre la réforme ferroviaire.
Au-delà de la gare Montparnasse, ce sinistre a entraîné des coupures de courant en proche banlieue parisienne, à Issy-les-Moulineaux, Vanves et Malakoff.
Enedis, filiale d'EDF chargée du réseau français de distribution d'électricité, a annoncé sur Twitter (NYSE:TWTR) que 5.000 clients étaient encore privés d'électricité samedi en milieu d'après-midi dans cette zone du sud-ouest parisien, contre 55.000 au plus fort de la coupure.
(Myriam Rivet, édité par Arthur Connan)