Carlos Ghosn, en garde à vue au Japon depuis son arrestation le 19 novembre, souffre d'une forte fièvre depuis mercredi soir et ses auditions ont dû être suspendues jeudi, ont rapporté des médias japonais, citant ses avocats.
Le médecin a estimé qu'il avait "besoin de repos", selon le quotidien économique Nikkei. Les agences de presse Jiji et Kyodo ont fait état d'informations similaires.
"Il n'est pas en mesure d'être interrogé (par les procureurs) ni de rencontrer ses avocats et visiteurs (les représentants du corps diplomatique de France, du Liban et du Brésil, ses trois pays)", a ajouté le Nikkei.
Son équipe de défense n'était pas disponible dans l'immédiat pour confirmer l'information.
Le magnat de l'automobile de 64 ans, limogé de Nissan (T:7201) et de Mitsubishi Motors mais officiellement toujours à la tête de Renault (PA:RENA), a fait sa première comparution devant la justice mardi, plaidant fermement son innocence au cours d'une audience exceptionnelle destinée à clarifier les motifs de sa détention.
Il était apparu amaigri et toussait légèrement mais semblait en bonne forme. S'exprimant d'une voix claire et forte, il avait réfuté point par point les accusations du parquet, avant de conclure: "Je suis faussement accusé et détenu de manière injuste".
Ses avocats avaient déposé dans la foulée une requête pour suspendre sa garde à vue avant l'échéance, mais elle a été rejetée mercredi par le tribunal de Tokyo. La veille, le juge présidant la séance avait invoqué le risque de fuite et d'altération des preuves.
L'équipe de défense de Carlos Ghosn a fait appel, mais a là encore essuyé un revers jeudi.
Le PDG de Renault a été mis en examen le 10 décembre pour dissimulation de revenus aux autorités boursières.
Il est en outre accusé d'abus de confiance, et pourrait être inculpé pour ce motif vendredi, date à laquelle prend fin sa garde à vue.
Le dirigeant, qui a déjà passé plus de 50 jours en prison à Tokyo, ne sera pas libéré automatiquement à l'issue de sa garde à vue. Il est en effet sous le coup d'une détention provisoire liée à sa mise en examen du 10 décembre.
De l'avis même de son avocat Motonari Otsuru, il risque de rester enfermé jusqu'à la tenue de son procès qui ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs mois.