Les avances de liquidités de l'Eurosystème aux banques grecques s'élève à 110 milliards d'euros et en cas de non-remboursement, une sortie de la Grèce de la zone euro serait un "traumatisme", a indiqué le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer.
Les financements de l'économie grecque "par l'Eurosystème atteignent aujourd'hui un niveau qui est de loin le plus important de la zone euro, puisque nous en sommes à 110 milliards d'euros et nous avons plus que doublé l'apport de liquidité depuis six mois", a déclaré M. Noyer dans un entretien publié lundi dans le quotidien Le Figaro.
L'Eurosystème regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales de la zone euro.
"Les montants de liquidités d'urgence qui viennent compléter les refinancements habituels accordés aux banques ont été considérablement accrus. Ces derniers sont insuffisants car il y a eu énormément de retraits des dépôts et de fuite des capitaux", a ajouté M. Noyer.
"Les autorités grecques doivent faire très rapidement une proposition complète de réformes susceptibles de leur permettre de retrouver un modèle économique viable", a-t-il insisté.
Selon lui, "la balle est dans le camp du gouvernement grec. On a perdu beaucoup de temps".
Une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro n'est "pas souhaitable" car elle "serait bien sûr un traumatisme pour la zone euro" et "l'ensemble de l'économie mondiale serait affectée", a prévenu M. Noyer.
Athènes est pressée de toutes parts par ses créanciers de présenter son programme de mesures budgétaires, qui lui permettront de continuer à recevoir l'aide internationale dont elle a besoin pour ne pas faire défaut sur sa dette.
La prochaine échéance est une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Riga le 24 avril, désormais envisagée comme un nouveau point d'étape et non comme un rendez-vous décisif en vue d'un accord.
La Grèce fera face à de très lourdes échéances de remboursement de prêts en juillet et août.