Le géant de l'agrochimie et des OGM Monsanto (NYSE:MON) a annoncé mercredi des résultats trimestriels meilleurs que prévu, grâce à de bonnes ventes de ses maïs et soja génétiquement modifiés, et s'est dit confiant pour le reste de l'année.
Le résultat net a bondi de 29% sur un an à 1,37 milliard de dollars entre janvier et mars, période correspondant au deuxième trimestre de son exercice décalé 2017/18, détaille le fabricant de l'herbicide Roundup (glyphosate) dans un communiqué.
Cette performance s'est traduite par un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, de 3,19 dollars, contre 2,79 dollars escomptés en moyenne par les analystes.
Tiré par de bonnes ventes de maïs transgénique, le chiffre d'affaires a pour sa part augmenté de 12% à 5,1 milliards de dollars, précise le groupe de Saint-Louis (centre), qui a réaffirmé sa volonté de finaliser sa fusion avec l'allemand Bayer (DE:BAYGN) cette année.
Les revenus générés par les variétés de maïs OGM (57% du chiffre d'affaires) ont augmenté de 8% et ceux de soja de 10,2%, détaille Monsanto qui a également récupéré 83 millions de dollars de plus-value de la vente lors du trimestre sous revue de Latitude, son traitement de semences fongicide utilisé sur blé et orge.
Si le PDG Hugh Grant indique que l'environnement macro-économique reste "difficile" pour le secteur agricole, il explique que Monsanto n'a finalement pas souffert de la dévaluation du peso argentin en dépit des craintes initiales.
"Notre confiance en une amélioration de l'environnement pour le reste de l'année a augmenté", souligne en conséquence le dirigeant.
- Consolidation -
Monsanto dit s'attendre désormais à ce que son bénéfice par action annuel soit dans le haut de la fourchette de 4,50 à 4,90 dollars livrée en début d'exercice. Les analystes anticipent, eux, 4,76 dollars.
A Wall Street, ces annonces ont été bien accueillies par les investisseurs: le titre a gagné 0,96% à 115,37 dollars.
Le groupe a confirmé s'activer pour finaliser sa fusion à 66 milliards de dollars avec Bayer, qui a déjà reçu l'accord des actionnaires de Monsanto mais suscite une levée de boucliers chez les adversaires des organismes génétiquement modifiés (OGM) dont Monsanto est l'un des leaders mondiaux.
L'opération doit encore recevoir l'accord des autorités de la concurrence. Un feu vert européen apparaît probable après que l'UE a approuvé deux autres importantes transactions dans le secteur, dont une à 130 milliards de dollars entre les groupes américains Dow Chemical (NYSE:DOW) et DuPont (NYSE:DD) et l'autre à 43 milliards entre le chinois ChemChina et le suisse Syngenta.
Aux Etats-Unis, le rapprochement entre Bayer et Monsanto est actuellement en examen approfondi par le département américain de la Justice.
Bayer s'est engagé en janvier à créer 3.000 emplois aux Etats-Unis et à maintenir dans le pays l'ensemble des personnels de Monsanto, des décisions destinées à gagner les faveurs du président Donald Trump, élu sur la promesse de rapatrier sur le sol américain les emplois industriels délocalisés à l'étranger.
La vague de concentration dans l'agrochimie est poussée notamment par la baisse des marges des groupes du secteur, avec des prix agricoles qui restent bas.