Le Niger a approuvé la Convention d'exploitation de deux mines d'uranium situées dans le nord du pays, signée en mai avec le groupe français Areva, a-t-on appris lundi de source officielle.
"Le conseil des ministres a examiné et adopté des projets de décrets portant approbation de trois conventions minières dans le cadre du renouvellement des conventions entre l’Etat du Niger et la Somaïr (d'une part) et la COMINAK (d'autre part) qui ont expiré le 31 décembre 2013", indique un communiqué du conseil tenu vendredi.
"Nous confirmons un accord avec l'Etat du Niger sur ce sujet", a déclaré lundi un porte-parole d'Areva à l'AFP, sans autres commentaires.
Le Niger et Areva ont signé le 26 mai 2014, un accord dit "de partenariat stratégique" devant conduire à "la signature des nouvelles conventions" régissant la Somaïr et la Cominak, les deux sociétés exploitant les mines d'uranium, qu'Areva contrôle partiellement.
Cette signature de convention devait intervenir au "plus tard le 30 juin" mais a été retardée pour des raisons non précisées.
Pour parvenir à cet accord, qui porte sur cinq ans et sera renouvelable, Areva a accepté, après 18 mois de négociations, qu'une loi minière datant de 2006 soit appliquée aux deux mines situées dans le nord du Niger.
L'application de cette loi fera croître la redevance minière de 5,5 à 12%.
La conclusion d'un tel accord est crucial pour Areva et la France où 75% de l'électricité produite est d'origine nucléaire. Il s'agit pour le géant du nucléaire français de maintenir au meilleur coût possible sa présence au Niger.
Pour le Niger, 4ème producteur d'uranium au monde, mais aussi l'un de pays les plus pauvres de la planète, l'enjeu est le contrôle de ses ressources naturelles.
Les ONG Oxfam et le Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab) ont demandé "la publication" de ces contrats, "cruciale pour que la transparence de ce dossier soit totale".
"Nous attendons que le gouvernement publie d'urgence les nouvelles conventions et leurs avenants, précisant les conditions juridiques, financières, fiscales, économiques, administratives et douanières, conformément à la constitution, pour voir les termes contractuels et nous prononcer", a souligné Ali Idrissa, coordinateur du Rotab, dans un communiqué.
"Les populations des pays africains doivent profiter de l’exploitation de leurs ressources naturelles, et nous continuerons à nous mobiliser pour que ce soit le cas au Niger", a-t-il poursuivi.
"Ce n'est toujours pas clair au sujet de ces conventions: le ministère nigérien des Mines doit donner plus de précisions", a réagi Ramatou Soly, coordinatrice du Groupe de réflexion et d'action sur les industries extractives au Niger (GREN).
"Toutes les trois conventions approuvées feront l'objet de publication au Journal officiel. Le conseil des ministres a donné des instructions dans ce sens", a assuré à l'AFP une source gouvernementale.