PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en légère hausse à la mi-séance et Wall Street est attendue sur la même tendance, signe que la réaction des marchés financiers aux attentats de vendredi à Paris et Saint-Denis reste pour l'instant limitée.
La hausse des valeurs du secteur de l'énergie compense en outre la chute des valeurs du tourisme, de l'hôtellerie et du luxe.
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,12% (+4,12 points) à 4.812,07 points vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,36% et à Londres, le FTSE prend 0,39%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,29% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,21%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,1% à 0,2%.
La réaction aux attentats de Paris a été plus marquée en Asie: Tokyo, Séoul et Hong Kong ont cédé plus de 1%, des marchés qui ont aussi pris en compte la rechute en récession de l'économie japonaise.
En Europe, le secteur du tourisme et des loisirs accuse un repli de 1,5%, et certaines valeurs, comme Air France-KLM, Accor (PA:ACCP) ou TUI, chutent de plus de 4,5% à 5,5%.
Dans le secteur du luxe, particulièrement exposé lui aussi au risque d'une chute de la fréquentation touristique en Europe, LVMH cède 1,39%, Kering (PA:PRTP) 0,8% et Hermès 1,4%.
Hors de France, Burberry perd 0,8% et Ferragamo 3,56%.
Pour Massimo Baggiani, responsable actions internationales chez l'italien Symphonia, "il y aura bien sûr une baisse de l'activité du tourisme et de l'hôtellerie pendant quelques jours mais je ne m'attends pas à ce que cela se prolonge jusqu'à Noël."
A l'opposé, l'impact indirect des tensions géopolitiques sur les cours du pétrole favorise les valeurs du secteur. L'indice Stoxx de l'énergie gagne près de 2%, celui des ressources de base 1,54%.
Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) Vitor Constancio a mis en garde contre les risques possibles des attentats et de leurs répercussions sur la confiance et l'aversion au risque.
Pour autant, rares sont pour l'instant les investisseurs qui redoutent un impact économique prolongé ou un bouleversement des tendances de long terme sur les marchés.
"Je n'irai pas jusqu'à dire que l'on s'est habitué à ce type d'événements mais les marchés ont fini par prendre acte du fait que les attentats ont tendance à avoir un impact très limité sur l'économie et les marchés", explique Peter Dixon, économiste de Commerzbank (DE:CBKG).
Le baril de Brent à Londres prend 1,2% à 44,99 dollars et le brut léger américain 1,82% à 41,48.
Sur le marché des changes, l'euro évolue non loin de ses plus bas de sept mois face au dollar, autour de 1,0730, et a touché un plus bas de six mois et demi face au yen, à 132,20.
(Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)