Le constructeur automobile japonais Nissan (T:7201), désireux de préserver "le succès" de son alliance avec son partenaire Renault (PA:RENA), s'est dit mercredi déterminé à "trouver une solution à l'amiable" avec l'Etat français, après plusieurs mois de tensions.
"Nissan reste attaché au succès de l'alliance et à trouver avec l'Etat français une solution à l'amiable", a déclaré le groupe nippon dans un bref communiqué, refusant une nouvelle fois de "commenter les rumeurs et spéculations".
Ces dernières semaines, les rumeurs se sont multipliées sur une modification de ce partenariat noué en 1999. Selon des informations parues mardi dans la presse japonaise, Nissan envisagerait d'"élever sa part dans Renault de 15% à 25% ou plus" pour contrer l'influence de l'Etat français, monté au printemps au capital de l'ancienne Régie nationale dans l'objectif d'obtenir des droits de vote double.
Le constructeur japonais pourrait aussi "émettre de nouvelles actions pour diluer la part de Renault" à son capital et la faire passer en-dessous de 40% (contre 43,4% actuellement), ce qui lui permettrait de se voir conférer des droits de vote à l'assemblée générale de la firme au losange. Nissan a toutefois démenti l'option d'une augmentation de capital.
Le quotidien français Le Figaro, qui dit avoir pu consulter un document, avance pour sa part mercredi que Nissan, prenant acte du "refus de l'Etat français", a finalement renoncé à réclamer des droits de vote.
Il demande en contrepartie que l'Etat français "limite son influence dans Renault aux sujets importants liés à la présence stratégique de Renault en France et n'interfère ni dans la gestion de Renault (au détriment potentiel des intérêts de Nissan), ni dans les affaires de Nissan", écrit Le Figaro.
Deux administrateurs ont été mandatés, selon la même source, pour négocier un accord d'ici au conseil d'administration de Renault, prévu le 11 décembre.
Dans un communiqué commun, les organisations syndicales de Nissan ont apporté leur "soutien" à la direction, jugeant "inacceptable" et "à l'encontre de l'esprit de l'alliance" le "déséquilibre" provoqué, selon eux, par le coup de force du gouvernement français.
"Nous espérons que cette question pourra être résolue dès que possible afin de pouvoir rétablir les bases d'une alliance fructueuse", concluent-elles.