Ainsi les citoyens britanniques viennent-ils de voter pour un retrait de leur pays de l'Union européenne (UE). Inattendu, ce verdict met un terme à 43 ans d'une participation 'marquée par la suspicion vis-à-vis de toute intégration allant au-delà de la simple ouverture des marchés de biens et de services', rappelle Bruno Cavalier, chef économiste d'Oddo Securities dans une note ce matin.
'Le divorce sera long, acrimonieux et vraisemblablement coûteux pour les 2 parties', anticipe l'expert, pour qui 'le Brexit va stimuler le sentiment eurosceptique, déjà vif ailleurs sur le continent'.
Bruno Cavalier juge cependant 'très improbable' qu'un référendum similaire soit organisé à horizon visible dans les pays liés par l'euro. Pour autant, ce vote montre de son point de vue 'qu'une UE déconnectée des préoccupations des citoyens (c'est actuellement l'immigration) sera toujours le bouc-émissaire pour des problèmes où les gouvernements nationaux ont en réalité une large part de responsabilité'.
Alors que le résultat finale montre que les thèmes de la souveraineté et de l'immigration l'ont emporté sur les considérations économiques, l'incertitude au sens large est à ce stade à son paroxysme, notamment concernant les modalités de la sortie britannique.
Le Premier ministre britannique David Cameron vient quant à lui de faire part de son intention de démissionner. Partant, 'de nouvelles élections générales ou une crise sur la question écossaise sont possibles à court terme', prévient Bruno Cavalier.
S'agissant des autres pays européens, particulièrement ceux de la zone euro, la priorité sera d'afficher la plus grande unité afin de limiter l'onde de choc sur les opinions publiques et de prévenir un mouvement centrifuge qui amènerait à la désintégration de l'UE, analyse l'expert. Une mission périlleuse alors que les partis politiques eurosceptiques ont une cote très élevée.
Au bout du compte, 'si un divorce s'annonce difficile au Royaume-Uni, il va sans dire qu'il serait incomparablement plus complexe de défaire l'union monétaire. Cela n'arrivera pas', conclut Bruno Cavalier, qui juge 'extrêmement faible' la perspective de référendums sur l'Europe à court terme, considérant qu''aucun chef d'État ou de gouvernement censé n'aura envie de jouer son destin à la Cameron'.
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