LYON/PARIS (Reuters) - Il n'y a lundi en France aucune personne atteinte du nouveau coronavirus, a déclaré le ministre de la Santé alors que la propagation en Italie de la pneumonie virale, qui a fait six morts dans la péninsule, a ravivé l'inquiétude dans l'Hexagone.
"Il n'y a aucune circulation du virus sur le territoire national", a dit Olivier Véran, ajoutant que la dernière personne infectée par le Covid-19 qui était encore hospitalisée à Lyon était désormais guérie. "Il n'y a plus aucun malade hospitalisé en France", a souligné le ministre.
Dans la soirée, l'Agence régionale de santé (ARS) de Corse a néanmoins signalé "l’hospitalisation d’un cas possible au centre hospitalier d’Ajaccio".
"Il s’agit d’une personne partie en voyage touristique dans une des zones infectées qui a eu le bon réflexe, a appelé le 15, répondu à un questionnaire et a pu donc être prise en charge dans des conditions de sécurité protocolisées sans passer par les urgences", a dit à Reuters l’ARS insulaire.
"Pour l’heure, il s’agit encore d’un cas possible et non avéré et nous sommes en attente des résultats des prélèvements qui interviendront demain", a-t-elle ajouté.
Avec la flambée de cas de contaminations depuis vendredi en Italie, la Corse paraît vulnérable alors que l'île dispose de plusieurs liaisons aériennes et maritimes avec le voisin italien.
La France a recensé officiellement 12 cas de nouveau coronavirus depuis son apparition en Chine en décembre, dont un décès, celui d'un touriste chinois. Les onze autres personnes sont désormais guéries.
Concernant les mesures préventives, Olivier Véran a recommandé le port du masque uniquement pour les personnes ayant séjourné en Chine, à Singapour, en Corée du Sud, en Lombardie et en Vénétie, ce pendant les 14 jours ayant suivi leur retour.
La Lombardie et la Vénétie sont les foyers de la maladie en Italie où sept décès et plus de 220 cas ont été annoncés depuis vendredi, provoquant l'inquiétude dans les zones françaises frontalières de la péninsule.
VIGILANCE AVANT LYON-JUVENTUS EN LIGUE DES CHAMPIONS
Un car Flixbus en provenance de Milan arrivé lundi matin en gare de Perrache, à Lyon, a été isolé en raison de la présence à bord d'un Italien soupçonné d'être porteur du coronavirus.
Ce car, parti de Sienne et qui devait rejoindre Clermont-Ferrand en passant par Milan et Lyon, transportait 36 personnes dont un chauffeur présentant un état grippal classé comme "cas possible" par le Samu.
Lundi soir, l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes a déclaré que "les résultats du test réalisé ce jour sur le chauffeur sont négatifs".
Les autres passagers ont d'abord été confinés à l’isolement dans le bus, stationné dans un endroit non passant de la gare, avant d'être progressivement libérés après avoir été interrogés par les médecins de l'ARS dépêchés sur place. Nombre d’entre eux ont repris la route à bord d’un nouveau bus qui devait les conduire à Clermont-Ferrand.
La région lyonnaise entretient de nombreuses relations économiques et touristiques avec l'Italie.
Lyon doit accueillir la Juventus de Turin mercredi pour un match de Ligue des champions de football où sont attendus entre 2.500 et 3.000 supporters turinois. L'Olympique lyonnais évalue avec les autorités françaises et l’UEFA les risques et les suites à donner à ce match, a indiqué la direction du club à Reuters.
En Italie, les matches de Serie A prévus dans les régions touchées par l'épidémie, notamment le choc dimanche prochain entre la Juventus et l'Inter Milan, pourront avoir lieu mais à huis clos, a déclaré le ministre des Sports, Vincenzo Spadafora, cité par l'agence Ansa.
A Nice, deux cas suspects de contamination au coronavirus ont été écartés lundi, a indiqué la préfecture des Alpes maritimes, qui a également annoncé qu'une cellule de veille Etat-collectivités se réunirait tous les jours en préfecture pour échanger en permanence sur la situation.
A ce stade, aucune mesure particulière n'a été prise à la frontière avec l'Italie et les événements en cours, comme le carnaval de Nice et la fête du citron à Menton, a précisé la préfecture.
(Jean-Stéphane Brosse avec Catherine Lagrange à Lyon, Matthias Galante à Nice et Paul Ortoli en Corse, édité par Blandine Hénault et Bertrand Boucey)