BERLIN (Reuters) - L'inflation en Allemagne devrait avoir encore accéléré en janvier et pourrait avoir dépassé pour la première fois depuis plus de quatre ans l'objectif que s'est fixé la Banque centrale européenne (BCE) d'un chiffre légèrement inférieur à 2%, montrent les données publiées lundi par plusieurs Länder.
Ces premières estimations montrent en effet une accélération de la hausse des prix dans la plupart des régions. En Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé du pays, l'inflation en rythme annuel a ainsi atteint 2,1% sur le mois écoulé après 1,9% en décembre.
La hausse des prix a atteint 2,3% en Saxe et 2,4% en Hesse tandis qu'elle restait inchangée à 1,7% en rythme annuel dans le Brandebourg comme en Bavière.
La première estimation de l'inflation dans l'ensemble de l'Allemagne doit être publiée à 13h00 GMT.
Les économistes interrogés par Reuters avant la publication des chiffres des Länder prévoient en moyenne une inflation à 2,0% sur un an en janvier après 1,7% en décembre, ce qui marquerait son niveau plus élevé depuis décembre 2012.
Lundi, Stefan Mütze, de la banque Helaba, a toutefois déclaré avoir revu en hausse son estimation, autour de 2,1%.
Pour l'ensemble de la zone euro, le consensus Reuters donne une inflation à 1,5% en janvier après 1,1% en décembre. La première estimation de l'évolution des prix en janvier dans la région doit être publiée mardi à 10h00 GMT.
A propos de l'Allemagne, Jennifer McKeown, de Capital Economics, note que des signes de montée des pressions inflationnistes sont désormais perceptibles au niveau de l'inflation de base mais elle ajoute que ces pressions, notamment dans le secteur des services, restent relativement contenues.
"Ainsi, les inquiétudes sur la montée des pressions inflationnistes en Allemagne ne devraient pas empêcher la BCE de mettre en oeuvre ses achats d'actifs cette année conformément aux prévisions", ajoute-t-elle.
Une accélération durable de l'inflation en Allemagne donnerait des arguments au président de la Bundesbank, Jens Weidmann, pour plaider en faveur d'une réduction des achats de dette de la Banque centrale européenne, dont il est l'un des principaux critiques.
(Michael Nienaber; Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)