Wall Street a de nouveau enchaîné les records cette semaine sur des espoirs de réforme fiscale, et attend maintenant de voir comment le président américain Donald Trump va les concrétiser.
Sur la semaine écoulée, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 1,72% à 20.624,05 points et affiche une série de sept records consécutifs à la clôture.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 1,82% à 5.838,58 points et l'indice élargi S&P 500 de 1,49% à 2.351,16 points. Ils ont tous les deux également fini la semaine à des sommets.
Comme depuis l'élection de Donald Trump début novembre, la politique est restée le principal moteur de Wall Street qui table toujours sur des mesures jugées favorables à la croissance.
"L'année dernière a été difficile pour les gestionnaires de portefeuille qui ont eu de moins bons résultats que les indices. Je pense qu'ils ont peur que les marchés montent sans eux, ce qui les force à acheter à des prix de plus en plus élevés", explique Tom Cahill de Ventura Wealth Management.
Ils ont été encouragés en cela par des indicateurs économiques positifs avec notamment une reprise de l'inflation.
Surtout, au cours de sa déposition devant le Congrès, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a dressé un portrait encourageant de l'économie américaine.
Elle a également laissé la porte ouverte à une hausse des taux dès la réunion des 14 et 15 mars, mais dans ce contexte cela n'a pas affolé des marchés qui se sentent de taille à affronter un resserrement monétaire progressif.
Du côté des entreprises, rien n'a été de nature à faire dévier la Bourse de sa trajectoire et "on s'attend à ce que les résultats du S&P 500 soient en hausse de 5,6%" pour le quatrième trimestre 2016, a estimé Sam Stovall.
- Investisseurs 'conditionnés' -
Forts de ces signes favorables, les investisseurs, qui ont gardé tout au long de la semaine un oeil sur Washington, ont fait peu de cas des nombreux revers auxquels a dû faire face le président américain.
En plus de l'annulation par la justice de son décret sur l'immigration, son tout nouveau conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, a été poussé à la démission après des révélations sur des contacts avec de hauts responsables russes. Il a également dû trouver un remplaçant pour le poste de ministre du Travail, son candidat ayant renoncé, plombé par des informations sur sa vie personnelle.
Après plus de trois mois de progression, "les investisseurs sont conditionnés pour acheter à la moindre baisse, ce qui fait que rien ne semble pouvoir changer l'humeur haussière", estime Sam Stovall de CFRA.
Reste que la hausse de Wall Street est avant tout bâtie sur des attentes de réduction d'impôts, de dérégulation et de relance des dépenses d'infrastructures sur lesquelles aucun détail n'a filtré pour l'instant.
"Il faut quand même un jour que toutes les raisons pour lesquelles on investit deviennent réalité et rentrent dans la loi ou dans les faits", juge Gregori Volokhine de Meeschaert.
A ce sujet, les investisseurs seront très attentifs aux mesures fiscales que Donald Trump a promises pour la fin du mois et qui devraient être selon ses propres termes "phénoménales".
En attendant, "il est possible que l'on consolide un peu nos positions ou même que l'on ait un petit recul, rien de bien grave", estime Tom Cahill.
Dan ce contexte, les investisseurs pourraient se concentrer sur les titres qu'ils jugent les plus prometteurs et délaisser ceux qui présentent plus d'incertitudes.
La semaine à venir sera raccourcie d'une séance, lundi étant férié aux Etats-Unis, et s'annonce pauvre en indicateurs avec toutefois de nouveaux chiffres concernant l'immobilier et le Livre beige de la Fed qui donne des indications sur l'état de santé de l'économie américaine.
Concernant la consommation, moteur traditionnel de la croissance aux Etats-Unis, les analystes seront attentifs au chiffre définitif de l'indice du moral des ménages de l'université du Michigan et aux résultats du géant de la distribution Wal-Mart.