PARIS (Reuters) - Le PDG du groupe Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet s'est dit opposé lundi à la mise en place de fouilles à l'entrée de la zone publique des aéroports, deux jours après l'attaque survenue à Orly contre une patrouille Sentinelle qui a relancé le débat sur la sécurité des aérogares.
L'assaillant, Ziyed Ben Belgacem, est arrivé samedi matin au premier étage du hall A de l'aéroport, avec un sac contenant un bidon d'essence, et a tenté de s'emparer du fusil d'assaut Famas d'une militaire avant d'être abattu.
"Il est exact qu'il n'a pas été fouillé à l'entrée de la zone publique", a dit Augustin de Romanet sur France Inter. "Faut-il oui ou non fouiller chaque personne à l'entrée de la zone publique? Ma conviction est plutôt que non."
"Si vous fouillez à l'entrée de zone publique, vous créez de nouvelles files d'attente, vous créez des abcès de fixation qui sont des cibles extraordinaires pour des terroristes potentiels", a-t-il ajouté. "Est-ce qu'il faut créer des cibles à l'extérieur des aéroports? Pour moi la réponse est non."
Quant à la mise en place de "check-points" situés à quelques kilomètres des aéroports, à l'image de ce qui se fait en Israël, le PDG d'ADP met en avant les embouteillages générés par ce dispositif dont l'effet est, dit-il, avant tout "dissuasif".
"Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas des dispositifs de sécurité extrêmement performants", a-t-il souligné.
"La cible que nous devons atteindre, c'est celle qui consisterait à avoir en mémoire les caractéristiques des visages de toutes les personnes qui sont suspectées d'être dangereuses, et d'avoir des caméras qui avec reconnaissance faciale, identifient sans délai la connexion entre le visage fiché et l'image prise par la caméra", a-t-il ajouté.
Au total, plus de 7.000 personnes assurent à l'heure actuelle la sécurité des aéroports de Roissy, Orly et Le Bourget. Les deux premiers aérogares accueillent respectivement 66 millions et 30 millions de passagers chaque année.
En mars 2016, seize personnes ont été tuées dans un attentat commis à l'aéroport de Zaventem de Bruxelles. Trois mois plus tard, un triple attentat suicide à l'aéroport d'Ataturk d'Istanbul faisait 47 morts.
(Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse)