PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a débuté sur une note hésitante vendredi, les chiffres nettement inférieurs aux attentes de l'emploi en mars publiés une heure avant l'ouverture alimentant les doutes sur la conjoncture économique aux Etats-Unis.
Quelques minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones, en baisse à l'ouverture, gagne 11,90 points, soit 0,06%, à 20.673,31. Le Standard & Poor's 500, plus large, prend lui aussi 0,06% à 2.358,75 et le Nasdaq Composite est pratiquement inchangé à 5.879,30.
L'économie américaine a créé 98.000 emplois en mars alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 180.000. Les statistiques de janvier et février ont en outre été révisés en baisse, de 38.000 au total.
Le taux de chômage, calculé selon une méthode distincte, a toutefois reculé à 4,5% et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,2%, comme attendu.
Même si beaucoup d'observateurs voient dans le chiffre inférieur aux attentes des créations de postes l'effet des conditions climatiques - la mi-mars a été marquée par une vague de froid dans le nord-est du pays - ces chiffres ont provoqué une baisse du dollar et des rendements des emprunts d'Etat.
Le billet vert a effacé la quasi-totalité de ses gains face aux autres grandes devises juste après la publication des statistiques, avant de repartir à la hausse une demi-heure plus tard. Quant au rendement à dix ans, il a touché un plus bas de près de six mois à 2,269%.
Sur le marché monétaire, les contrats à terme sur les taux ont atteint leurs plus hauts du jour, les intervenants revoyant en baisse la probabilité d'une hausse de taux, à environ 60% pour juin contre plus de 70% avant les statistiques de l'emploi.
"L'économie va mieux mais la situation ne s'améliore pas rapidement", a commenté Peter Costa, président d'Empire Executions. "Je crois que la Fed aimerait bien que la hausse des salaires s'accélère un peu mais ça n'est pas le cas."
Les doutes sur la remontée des taux pénalisent les valeurs bancaires: JPMorgan abandonne 0,31%, Bank of America (NYSE:BAC) 0,21%.
Le rapport mensuel du département du Travail a en partie occulté les préoccupations géopolitiques ravivées par les frappes américaines visant une base aérienne en Syrie.
La nouvelle favorise toutefois le compartiment de la défense. Raytheon, le fabricant des missiles Tomahawk utilisés par la Navy contre Damas, gagne 1,5% et Lockheed Martin 0,78%.
La hausse du cours de l'or, valeur refuge par excellence, profite par ailleurs aux producteurs de métal jaune comme Newmont Mining (+1,84%).
Au moment de l'ouverture de Wall Street, les marchés européens, pénalisés en matinée par l'aversion au risque liée à la Syrie, évoluaient en ordre dispersé. L'indice Stoxx 600 était pratiquement inchangé, le CAC 40 à Paris gagnait 0,06% mais le Dax à Francfort perdait 0,29%.
Le pétrole a quant à lui réduit sa progression après le rapport américain sur l'emploi, le Brent revenant tout près de 55 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 52 dollars.
(Marc Angrand, édité par Wilfrid Exbrayat)