Le ministre chargé des Affaires européennes Jean Leonetti et ses homologues allemand Michael Link et polonais Mikolaj Dowgielewicz ont rejeté vendredi à Antibes (Alpes-Maritimes) toute renégociation du nouveau traité renforçant la discipline budgétaire dans l'UE.
François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle, a annoncé son intention, en cas de victoire le 6 mai, de renégocier ce traité européen, signé par 25 pays, pour lui apporter une dimension de croissance.
"Quelque chose qui a été convenu à 25 pays ne saurait être remis en cause en raison de tel ou tel événement dans un Etat membre", a déclaré le ministre allemand, Michael Link, à l'issue d'une rencontre tripartite à Antibes.
"On applique le vieux classique du droit romain +pacta sunt servanda+ (les pactes doivent être respectés, NDLR). Si on mettait en cause ce principe, l'Europe aurait un problème", a insisté M. Link. Le ministre allemand a rappelé que l'UE était également en train de prendre des décisions séparées "consacrées à la croissance et à l'emploi".
Pour le secrétaire polonais chargé des Affaires européennes Mikolaj Dowgielewicz, "25 pays sont d'accord et certaines procédures de ratification ont déjà commencé, même si elles ne sont pas très avancées". "Alors, je voudrais vraiment qu'on ne donne pas l'impression que ce traité pourrait être renégocié", a-t-il souhaité.
M. Leonetti, également député-maire (UMP) d'Antibes, a pour sa part jugé "irréaliste et dangereux de proposer une renégociation de ce traité", obtenu "après de longues discussions et beaucoup d'efforts".
Le traité doit être ratifié "parce qu'il en va de la parole de la France et en même temps de la stabilité de l'Europe et de la zone euro", a-t-il ajouté.
Les pays de l'Union européenne, à l'exception du Royaume-Uni et de la République tchèque, ont adopté le 30 janvier dernier un nouveau traité renforçant leur discipline budgétaire, avec l'introduction prévue partout de "règles d'or" sur l'équilibre des comptes.
Les trois responsables étaient réunis vendredi dans le cadre des rencontres du "Triangle de Weimar", qui vise à établir une coopération étroite entre les gouvernements français, allemand et polonais sur les questions européennes.