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Compétitivité: Gallois prône le choc, l'exécutif tenté par les crédits d'impôts

Publié le 05/11/2012 12:50
Mis à jour le 05/11/2012 22:05

Louis Gallois recommande une thérapie de "choc" pour l'industrie française, fondée sur une baisse de 30 milliards du coût du travail en un ou deux ans, mais le gouvernement a choisi de privilégier des crédits d'impôts pour que les entreprises françaises soient plus compétitives.

Proposition du Commissaire à l'Investissement la plus débattue: une baisse des charges allègerait les cotisations patronales de 20 milliards d'euros et les cotisations salariales de 10 milliards.

En contrepartie, l'ancien patron d'EADS et de la SNCF propose d'augmenter la CSG de deux points, de rehausser la TVA sur certains produits, et de relever diverses taxes.

Selon une source proche du gouvernement, le Premier ministre, "sauf revirement de dernière minute", va annoncer, mardi, à l'issue d'un séminaire gouvernemental, 20 milliards d'euros de crédit d'impôts sur trois ans pour les entreprises, assorti d'un effort supplémentaire sur la dépense publique.

Sur son site internet, l'hebdomadaire Le Point affirme que le gouvernement ne suivra pas la recommandation Gallois sur le transfert des cotisations. Sans dévoiler ses source, le magazine affirme que l'exécutif choisira d'octroyer un crédit d'impôt aux entreprises se traduisant par une baisse des cotisations sociales de 6% sur les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le Smic, ce qui représenterait un total de 20 milliards d'euros.

Pour financer cette dépense, toujours selon Le Point, le gouvernement économiserait 10 milliards d'euros sur le budget 2014 de l'Etat et des collectivités. Mais surtout, il augmenterait légèrement le taux principal de la TVA de 19,6% à 20%.

Le gouvernement a plusieurs fois affirmé qu'il ne voulait pas toucher à la TVA.

Sans donner aucun montant ni aucune durée, le ministre des Finances Pierre Moscovici a annoncé lundi à l'AFP que le "pacte de compétitivité" qui sera présenté mardi par le gouvernement inclura "des mesures qui porteront sur le coût du travail car ce gouvernement ne nie pas la réalité de l'économie française, tout en veillant à ce que le pouvoir d'achat soit préservé en 2013".

La balle est maintenant dans le camp de l'exécutif, en pleine turbulence après six mois de pouvoir, et alors que le Fonds Monétaire International (FMI) a estimé lundi que le manque de compétitivité était le "défi majeur" de l'économie française.

Hausse de la TVA ?

M. Gallois a insisté sur un point, les mesures prises doivent être étalées sur un "petit nombre d'années", "parce qu'on y croit mieux, on y croit plus", alors que le gouvernement prévoit d'oeuvrer sur tout le quinquennat.

Le Président François Hollande a promis des "décisions fortes" dès mardi à l'occasion d'un séminaire gouvernemental sur la compétitivité.

Outre cette proposition emblématique sur une baisse des cotisations sociales, dont les modalités et la portée restent inconnues, M. Gallois suggère une vingtaine d'autres mesures, appelle de ses voeux un "pacte social entre tous les partenaires" et veut "un véritable patriotisme".

Parmi ces propositions figure une réforme de l'assurance-vie, en repoussant la date à partir de laquelle les plus-values sont exonérées et en favorisant l'épargne en actions. Le but: que ces fonds aillent davantage au financement des entreprises.

M. Gallois préconise en outre une petite révolution en proposant que dans les conseils d'administrations des grands groupes de plus de 5.000 salariés, quatre administrateurs salariés puissent participer aux décisions.

Une autre proposition, la reprise de la recherche sur les gaz de schiste en France a d'ores et déjà été rejetée par le gouvernement.

La part de la France dans le marché mondial a chuté de 6,3% en 1990 à 3,3% en 2011.

La droite, qui suspecte le gouvernement, à l'image du patronat, de ne pas vouloir suivre toutes les recommandations, a promptement poussé ses pions.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a "approuvé totalement" les mesures préconisées par le rapport Gallois, enjoignant François Hollande d'avoir "le courage" de les "appliquer dès maintenant" faute de quoi il créera "un choc de défiance".

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré que ce rapport est "engageant pour le gouvernement d'aujourd'hui", saluant des "propositions concrètes" et "équilibrées".

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé que ce rapport marque une "étape décisive vers un big bang économique salvateur", tandis que pour FO, Jean-Claude Mailly avait déjà estimé lundi matin qu'il "n'y pas de problème de coût de travail en France".

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